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Agression contre Ghaza: De nouveaux charniers découverts à l'hôpital Nasser

par Mohamed Mehdi

Au 199e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint 34.151 martyrs et 77.084 blessés, selon un communiqué du ministère de la Santé de l'enclave. La même source a indiqué, hier, que ces chiffres incluent les 54 martyrs et les 104 blessés des 6 massacres commis par l'armée d'occupation israélienne, au cours des précédentes 24 heures. Parmi les martyrs, il y a plus de 14.500 enfants et 9.500 femmes, selon le bureau des médias de Ghaza.

Hier, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions de l'enclave, ciblant particulièrement le centre et le sud de Ghaza. Dans la nuit de dimanche à lundi, des bombardements ont ciblé plusieurs zones de la ville de Ghaza. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que les raids de l'aviation israélienne visaient plusieurs quartiers, dont Al-Tuffah et Al-Zaytoun, au sud de la ville de Ghaza. Dans le centre de l'enclave, les bombardements ont ciblé les villes de Deir Al-Balah, Al-Mughraqa, Al Maghazi, et Al-Zahraa, et plusieurs autres zones des camps de réfugiés de Nuseirat et Al-Bureij.

A Deir Al-Balah, un bombardement israélien a visé une maison dans le quartier Al-Barouk, a indiqué un correspondant d'Al Jazeera. Le journaliste rapporte également plusieurs martyrs et des blessés lors d'un bombardement sioniste contre des citoyens près de la mosquée Abu Salim à Deir Al-Balah. Toujours dans le centre de Ghaza, le camp Nuseirat a fait l'objet d'un bombardement près du cimetière d'Al-Sawarha, faisant plusieurs martyrs et blessés. Le même camp de réfugiés a été ciblé par d'autres raids de l'aviation de guerre et de l'artillerie de l'armée israélienne durant la journée d'hier. Un obus d'artillerie a également frappé l'étage supérieur de l'hôpital Al Awda, dans le camp de Nuseirat.

Par ailleurs, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté plusieurs victimes lors d'un bombardement israélien visant la mosquée Al-Taqwa dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza. La même source a précisé que le bombardement aérien a entraîné la destruction totale de la mosquée. Des drones ont également ciblé une école dans le camp de réfugiés de Bureij, affirme encore le journaliste.

Khan Younes, au sud de Ghaza, a été ciblé par plusieurs bombardements qui ont débuté depuis la nuit de dimanche à lundi. Peu avant minuit, des avions militaires israéliens ont lancé un raid sur la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Khan Younes. L'artillerie de l'armée d'occupation a également bombardé la ville de Abasan Al Kabira à Khan Younes. Al Jazeera a précisé, lundi, que le nombre de martyrs des bombardements de la veille sur deux maisons à Rafah s'est élevé à 26, dont 16 enfants et 6 femmes.

Toujours envisagée par le criminel Netanyahu, ses ministres et les officiers supérieurs des forces d'occupation israéliennes (IOF), l'invasion de Rafah, qui abrite 1,5 million de Palestiniens de Ghaza, « signifie l'élimination de ce qui reste du système de santé», a déclaré, hier, le bureau du gouvernement de l'enclave. Ce qui «exposera des milliers d'habitants au risque de mort», a-t-il ajouté.

A ce propos, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albarez, a déclaré que son pays exige un «cessez-le-feu permanent», compte tenu du « risque que les opérations militaires israéliennes s'étendent jusqu'à Rafah».

Hôpital Nasser: 73 corps découverts dans de nouveaux charniers

La Protection civile de Ghaza a rapporté, lundi, que trois nouveaux charniers ont été découverts à l'intérieur du complexe médical Nasser, à Khan Younes, au sud de la bande assiégée. La même source a ajouté que les corps de 73 martyrs ont été récupérés, ce qui porte à 283 martyrs le nombre total de martyrs dont les corps ont été retrouvés (jusqu'à hier 14h GMT) dans l'enceinte de cet hôpital, après le retrait de l'armée d'occupation.

« La tragédie se poursuit dans la ville de Khan Younes. Non seulement la ville entière est détruite par les attaques israéliennes, mais de nouvelles fosses communes ont été découvertes dans la cour de l'hôpital Nasser », écrit Hani Mahmoud, le correspondant à Rafah d'Al Jazeera English.

Le journaliste a ajouté que « le personnel médical et le personnel international qui ont visité l'hôpital l'ont décrit comme un «cimetière» ». « Trois autres fosses communes ont été découvertes dans l'enceinte de l'hôpital, en plus de celle trouvée hier. La protection civile a récupéré 73 corps de femmes, d'enfants et de jeunes hommes qui avaient disparu depuis deux mois lorsque l'armée israélienne a pris d'assaut l'hôpital », affirme encore Hani Mahmoud.

Hier, l'Organisation de la coopération islamique (OCI) a condamné « les massacres horribles » commis par Israël, à la suite de la découverte de fosses communes dans la cour du complexe médical Nasser. L'OCI a demandé une enquête sur « un crime de guerre, un crime contre l'humanité et un terrorisme d'État organisé », soulignant la nécessité pour la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ) « d'assumer leurs responsabilités à cet égard ».

Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré hier que « le carburant et les fournitures médicales ne sont pas parvenus à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Ghaza. « L'hôpital Kamal Adwan n'a pas reçu le carburant et les fournitures médicales qu'il était censé recevoir pour la deuxième fois en une semaine », affirme l'OMS, ajoutant que la mission que l'Organisation devait mener à l'hôpital Kamal Adwan, avec des « partenaires », n'a « pas pu être terminée » en raison « de la longue période d'inspection ». L'OMS a également affirmé la nécessité de « garantir l'entrée sûre, durable et fluide de l'aide et des missions humanitaires dans la bande de Ghaza ».

L'UNRWA attend toujours les «preuves» des allégations israéliennes

Le quotidien britannique, The Guardian, a révélé, hier, citant le rapport Colonna, qu'Israël « n'a pas encore fourni de preuves » sur « ses allégations selon lesquelles les employés de l'agence humanitaire des Nations unies (UNRWA) sont membres d'organisations terroristes ». Le rapport, réalisé par une commission indépendante dirigée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui a été commandé par l'ONU à la suite des allégations israéliennes, a constaté que « l'UNRWA avait régulièrement fourni à Israël des listes de ses employés pour vérification », et que « le gouvernement israélien n'a informé l'UNRWA d'aucune préoccupation concernant un membre du personnel de l'agence sur la base de ces listes de personnel depuis 2011 », ajoute The Guardian.

Hier, dans une déclaration à Al Jazeera, le conseiller média de l'UNRWA a affirmé que l'agence « espère que l'examen indépendant mettra en lumière la réalité telle qu'elle est et réfutera les affirmations d'Israël ». Ajoutant que l'Agence « sera confrontée à une crise de financement en juillet si nous ne recevons pas les fonds nécessaires ». Rappelons que les allégations israéliennes ont conduit, en janvier, les principaux donateurs, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Canada et l'Union européenne à cesser leur financement à l'agence.

A noter également que la plupart des ces pays donateurs ont repris leur financement depuis quelques semaines. Et les États-Unis et la Grande-Bretagne maintiennent encore la suspension de leurs contributions. Par ailleurs, et suite à un appel de fonds lancé, début avril par l'UNRWA, l'Algérie a annoncé le 17 du même mois, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, qu'elle accordait une contribution financière exceptionnelle de 15 millions de dollars à l'UNRWA.