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Agression contre Ghaza: Plus de 120.000 familles souffrent d'une véritable famine

par Mohamed Mehdi

Au 155e jour de l'agression israélienne, «au moins 120.000 familles souffrent d'une véritable famine dans la bande de Ghaza», a annoncé hier, samedi, le directeur du bureau des médias du gouvernement. Salama Maarouf a précisé, dans un communiqué, que la situation au nord de Ghaza est catastrophique en raison de l'étendue des destructions des habitations et des infrastructures. «80% des maisons du gouvernorat de Ghaza et du nord de la bande de Ghaza sont inhabitables», a-t-il ajouté, insistant sur la grande famine qui menace des centaines de milliers de la population du nord où les aides n'arrivent presque plus. Le communiqué estime que «90% des habitants de Ghaza sont désormais déplacés», alors que les «pertes directes» dues à l'agression sioniste s'élèvent à ce jour à «plus de 30 milliards de dollars», soulignant que les dommages comprennent «les maisons, et les infrastructures telles que les routes, et les réseaux d'électricité, d'eau potable et d'égouts».

Le maire de la ville de Jabalia, dans le nord de Ghaza, Mazen Al-Najjar, a affirmé que l'armée d'occupation israélienne a détruit 23 véhicules de la municipalité et 75% des puits d'eau de la ville.

Vendredi, la rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les droits de l'homme en Palestine, Mme Francesca Albanese, a déclaré à Al Jazeera que «le droit international humanitaire a été totalement ignoré dans la bande de Ghaza qui vit une situation terrible». L'intervenante a critiqué aussi bien Israël que ceux qui «lui permettent de continuer à affamer la population de Ghaza».

Plus de 110.000 martyrs et blessés

De son côté, le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré samedi que le nombre de victimes de la guerre israélienne contre le peuple Palestinien s'est élevé à 30.960 martyrs et 72.524 blessés depuis le 7 octobre dernier. La même source a ajouté qu'au cours des précédentes 24 heures (vendredi), les bombardements israéliens ont fait 82 martyrs et 122 blessés. Samedi, l'armée sioniste a continué ses massacres en bombardant les civiles dans plusieurs régions de Ghaza. Samedi, le nombre de victimes de la malnutrition et de la déshydratation à Ghaza a atteint 23 martyrs, après le décès de trois enfants au complexe médical d'Al-Shifa, dans la ville de Ghaza, a annoncé le ministère de la Santé.

Par ailleurs, un correspondant d'Al Jazeera a déclaré, à la mi-journée, que 4 martyrs sont tombés dans un bombardement israélien visant le quartier de Cheikh Radwan dans la ville de Ghaza. Plus tôt, la même source a fait état de 10 martyrs et des blessés dans le bombardement d'une maison appartenant à la famille Nuwairi à l'ouest du camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de Ghaza, ajoutant également que depuis le début de la matinée de samedi, les ambulanciers ont récupéré les corps de 11 martyrs dans différentes zones de Khan Younes, dans le sud de Ghaza.

A Khan Younes toujours, un bombardement sur la ville d'Al-Qarara, au nord du gouvernorat, a fait un martyr et un blessé. Au nord de Ghaza, les soldats sionistes ont tué un pêcheur palestinien, a indiqué un journaliste d'Al Jazeera.

L'aviation sioniste a également bombardé la tour résidentielle Al-Masry, au centre de la ville de Rafah, au sud de Ghaza, a rapporté un correspondant le chaine qui a précisé que les avions de l'occupation israélienne ont lancé 4 raids sur l'immeuble en question.

L'UNRWA: Israël a torturé des employés

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a affirmé, hier, que certains de ses employés ont été contraints, par l'armée israélienne de déclarer, sous la torture, que l'Office soutient le Hamas et que son personnel a participé aux attentats du 7 octobre. Dans un rapport de l'agence daté de février 2024, cité par Al Jazeera, l'UNRWA indique que des Palestiniens, dont plusieurs travaillant pour l'UNRWA, «ont été détenus et torturés par l'armée israélienne pour les obliger à faire de fausses déclarations les impliquant dans l'attaque du 7 octobre».

Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, a déclaré que l'agence prévoyait de remettre le rapport de 11 pages à des agences internes et externes à l'ONU afin de documenter d'éventuelles autres violations des droits de l'homme commises par l'armée israélienne. «Lorsque la guerre prendra fin, il faudra mener une série d'enquêtes pour examiner toutes les violations des droits de l'homme», a-t-elle déclaré. «Les membres du personnel de l'agence ont fait l'objet de menaces et de coercition de la part des autorités israéliennes pendant leur détention, et ont été poussés à faire de fausses déclarations à l'encontre de l'agence», indique le rapport.

Le Canada et la Suède ont annoncé, respectivement vendredi et samedi, qu'ils allaient reprendre leur financement de l'UNRWA.

«Le Canada reprendra le financement de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens», a déclaré le ministre du développement international, Ahmed Hussen, qui n'a pas, cependant, annoncé de date. «Le Canada est profondément préoccupé par la situation humanitaire catastrophique à Ghaza, qui s'aggrave d'heure en heure. L'aide doit parvenir aux civils le plus rapidement possible», a déclaré la même source. La Suède a également annoncé qu'elle reprenait son aide à l'UNRWA, avec un premier décaissement de 20 millions de dollars, après avoir reçu l'assurance de contrôles supplémentaires sur ses dépenses et son personnel. «Le gouvernement a alloué 400 millions de couronnes à l'UNRWA pour l'année 2024. La décision d'aujourd'hui concerne un premier paiement de 200 millions de couronnes», a indiqué le gouvernement suédois dans un communiqué.

Pour rappel, en janvier dernier, le Canada et la Suède avaient annoncé le gel de leur financement après les allégations israéliennes contre des membres du personnel de l'agence, accusés d'avoir été impliqués dans les attaques du 7 octobre. Des accusations qui font toujours l'objet d'une enquête par un organisme de l'ONU, alors que les autorités israéliennes n'ont, jusqu'à présent, fourni aucune preuve.