La France a de plus en plus les yeux braqués sur les Jeux olympiques 2024. Paris ville organisatrice se démène pour que le rassemblement sportif planétaire atteigne la réussite que les officiels lui prédisent. Au pied levé, ils ont calculé une retombée de 10 milliards de gain en insistant surtout sur l'aura et sur l'ornement très virtuel de la carte de visite française. Les constructions d'infrastructures diverses nouvelles et en nombres et la poussée extrême des argumentations étalées sont censées mettre en exergue les bénéfices urbanistiques et sociaux qui seront acquis après les jeux. Leurs énoncés à tout-va servent surtout à adoucir les griefs populaires contre d'importantes dépenses financières au moment où une majorité de la population subit une existence dégradée et écornée par les difficultés variées de son quotidien.

Dans de tels événements, le débat est toujours ouvert sans que l'on départage le pour et le contre. La capitale française embellira certes ses murs et son apparat mais elle ne pourra pas dissiper un goût amer né d'une discordance entre la pénible vie quotidienne des Français et la recherche d'une gloire apparente. Que vaudront les montées sur les podiums et les médailles étincelantes quand la colère citoyenne est sifflante et quand les grèves et les manifestations populaires accentuent la pâleur des visages ?

On annonce des milliers de nouvelles habitations pour les Parisiens. L'augure n'en est pas un pour ceux qui ne pourront jamais y accéder et qui résident le ventre creux sous le toit de leurs voitures. Leur érection ne servira somme toute qu'à caresser une fierté des décideurs en place.

La France a sans doute à faire face à d'autres préoccupations que de s'encombrer d'un rassemblement de sportifs aussi noble qu'il soit. L'amitié entre les peuples et la culture de la concorde ne doit pas se résumer aux parades des athlètes quand elles désertent fâcheusement les allées des marchés et des grandes surfaces.