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ES Sétif: Une attaque à revoir

par Adjal Lahouari

En ce début de saison, l'ES Sétif fait penser à un puzzle auquel il manque des pièces importantes et qui ne peut être assemblé selon une logique implacable. Tous ceux qui suivent de près la Ligue 1 vous diront que les deux attaquants, Amoura et Ghacha, ont laissé un vide qui ne sera pas comblé de sitôt. Effectivement, ces deux joueurs ont été à l'origine de pratiquement la moitié des buts inscrits la saison passée. Poursuivons nos comparaisons. La saison dernière, au terme de la quatrième journée, l'ESS occupait le fauteuil de leader avec 10 points, 3 victoires, 1 nul et 1 seul but encaissé. Actuellement, et au même stade du championnat, le bilan est beaucoup moins flatteur sauf du côté de la défense avec zéro but. Il s'établit, comme suit : 6 points, 1 victoire, 3 nuls, 1 but inscrit et zéro encaissé. Le changement est net et commence à inquiéter les supporters sétifiens, surpris de voir leur équipe, traditionnellement conquérante avec son jeu collectif orienté vers l'attaque, briller seulement par sa solidité défensive. Vendredi au stade Ahmed Zabana, on ne pense pas que l'absence de leur entraîneur Nabil El-Kouki, suspendu, se soit répercutée sur le rendement des Sétifiens. Certes, les coéquipiers de Karaoui ont monopolisé le ballon grâce à leurs automatismes, mais il faut regarder du côté de la défense pour citer les meilleurs éléments ayant contribué le plus à ce nul qui les a contentés. Dans les bois, Bouhalfaya a prouvé que sa réputation n'est pas surfaite, ayant effectué des parades spectaculaires. Sa lecture du jeu lui a permis d'anticiper sur les balles en profondeur, et gardant sa cage inviolée, au grand désappointement des attaquants oranais.

Khedaïria a désormais un sérieux rival qui a l'avantage d'être plus jeune, tandis que le départ de Bekakchi à l'USMA ne se ressent pas, du moins pour le moment, et les Laribi, Debbari et Nemdil ont affiché une sûreté pour le moins rassurante. En première période et en dépit de leur bonne volonté, les joueurs des deux équipes n'ont pas réussi à emballer ce match, avec très peu d'occasions de part et d'autre, trois pour l'ESS et une pour le MCO. En revanche, la seconde mi-temps a été plus animée avec des attaques et des contre-attaques à profusion, mais finalement annihilées par les défenseurs et les deux très bons gardiens. Du côté des visiteurs, Daghmoun avait la latitude de trouver la brèche dans la surface oranaise, mais il s'est montré trop personnel, gâchant de bons ballons. En outre, on a vu ce même joueur, ailier de formation, revenir en défense pour aider ses coéquipiers. Si c'est une consigne de l'entraîneur intérimaire Delhoum qui visait le nul, c'est une anomalie assez surprenante de la part de l'Entente. Est-ce simplement un réflexe lié au réalisme que les gars des Hauts-Plateaux ont utilisé exceptionnellement ? On n'a pas la réponse exacte, mais seulement quelques indices, par exemple la sortie du stratège Djabou, très précieux au milieu et qui a affiché son courroux d'avoir été remplacé alors qu'il n'était pas blessé. Et pourtant, on a vu le coach intérimaire inciter ses joueurs à remonter vers la ligne médiane. Une consigne qui n'a pas été appliquée par des joueurs que le nul contentait entièrement, contrairement aux Mouloudéens qui n'ont pas cessé d'attaquer. Il faudra reprocher à ces derniers les fautes inutiles qui ont réduit leurs efforts en vue de battre le gardien sétifien. Avant de se prononcer de façon plus sûre, il faudra suivre attentivement les prochaines rencontres de «l'Aigle noir». Va-t-il s'envoler dans les airs, comme le suggère le grand tiffo accroché aux tribunes du stade du 8-Mai 1945, ou bien faire du rase-mottes qui fera de lui un adversaire prenable ? Les six prochaines journées contre le CRB, le WAT et le CSC à domicile, et le NCM, le MCA et le PAC à l'extérieur, nous apporteront la plus juste des réponses.