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Lutte contre la Covid-19: La vaccination, entre consentement, obligation et abstention

par S. M.

La quatrième vague de la maladie à coronavirus 2019 ou Covid-19 se confirme en Algérie et le nombre des nouveaux cas augmente jour après jour dans les établissements hospitaliers, mais le taux de vaccination demeure extrêmement faible (11,2%) en raison d'une forte réticence à se faire vacciner de la population. Cette abstention massive, qui est constatée même parmi le personnel médical, pourra provoquer de graves conséquences sanitaires et financières au pays, avertissent les experts en santé. C'est dans ce cadre que se tiendra au début de cette semaine une rencontre scientifique ayant pour thème « La vaccination anti-Covid-19 : consentement, obligation et abstention. Quelles considérations éthiques ?».

Cette manifestation scientifique animée par le professeur en médecine légale Boublenza Abdellatif exerçant à la faculté de médecine de l'université de Sidi Bel Abbes, chercheur associé au GRAS, membre de l'équipe éthique et santé se tiendra ce lundi 22 novembre 2021 à la salle de conférences de l'Unité de recherche en sciences sociales et santé (GRAS). « Le consentement pour la vaccination anti-Covid-19 doit s'inscrire dans une moralité de comportement universel et non individuel face à une situation inédite et imprévisible ainsi que dans une intelligence des situations par rapport à un calcul de risques beaucoup plus en faveur d'une vaccination que d'une abstention ceci est corroboré par la gravité de l'atteinte constatée chez les malades non vaccinés. L'obligation s'inscrit dans un intérêt de santé publique et l'abstention dans le cadre d'une liberté individuelle peut-elle être admise ? Les intérêts individuels, collectifs et sociétaux et scientifiques de la vaccination anti-Covid-19 doivent faire l'objet d'une information médicale et les résultats des essais thérapeutiques exposés. Dans la vaccination anti-Covid-19 sur le plan éthique, qu'est-ce qui prime ? Est-ce l'intérêt social, l'intérêt scientifique ou l'intérêt individuel ?», précisent les organisateurs de cette rencontre.

Après un début prometteur, la campagne de vaccination semble faire face à une abstention massive de la population qui redoute les effets nocifs « présumés » du vaccin anti-Covid-19. Le ministère de la Santé, qui dispose de plus de 13 millions de doses de vaccins contre le coronavirus, s'inquiète de la réticence des Algériens à se faire vacciner. Il a annoncé récemment que le taux de vaccination chez les étudiants n'a pas dépassé les 1%, tandis que seuls 20% des médecins et des travailleurs de la santé sont immunisés contre la maladie.