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Tartag refuse de se présenter: Le «procès du siècle» se poursuit aujourd'hui

par R. N.

Le procès en appel de Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène, Athmane Tartag et Louisa Hanoune s'est ouvert, hier, à huis clos, au tribunal militaire de Blida, entouré pour la circonstance par un important dispositif sécuritaire.

Selon des avocats de la défense, Bachir Tartag a refusé de se présenter à l'audience et seul le général Mediène a été entendu la matinée. Le procès, qualifié par certains de «procès du siècle», a repris à 14h00 après une heure de suspension, selon un des avocats. Au cours de l'après-midi, c'était au tour de Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune d'être entendus. Les accusés sont poursuivis pour «des faits commis dans une enceinte militaire qualifiés par la loi de crimes de complot ayant pour but de porter atteinte à l'autorité militaire et de complot contre l'autorité de l'Etat, faits prévus et réprimés respectivement par l'article 284 du code de la justice militaire et les articles 77 et 78 du code pénal». Interrogé par l'AFP, Me Farouk Kessentini, avocat du général Mediène : «Si le public avait eu accès à l'audience, il se serait aperçu (...) que l'affaire ne tient pas la route». Et d'ajouter : «Celui qui était à notre avis à l'origine de ces poursuites a rendu l'âme», en référence à Gaïd Salah. Me Miloud Brahimi, avocat du général Mediène, abonde dans le même sens : «Le dossier est complètement vide», estimant notamment que les «chefs d'inculpation» n'étaient «pas du ressort du tribunal militaire». Me Khaled Bourayou, également défenseur du général Mediène, a déclaré à l'APS que « le procès s'est déroulé normalement en présence de tous les inculpés sauf Athmane Tartag», a fait savoir Me Bourayou, déclarant : «Ce que nous attendons, c'est l'application stricte de la loi». Me Bourayou a précisé que «la matinée, c'est Mohamed Mediène qui a été auditionné et qui, après avoir rappelé tout son parcours au service du pays, a affirmé être le premier à avoir mené une campagne anticorruption», en Algérie. Il a ajouté que «Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune seront entendus, l'après-midi», soulignant que le procès se poursuivra lundi (demain). Précisant que «lors de la séance d'aujourd'hui, l'ancien président du Conseil constitutionnel a été consulté», Me Bourayou a déclaré que ce dernier a estimé que cette affaire «ne peut être qualifiée de complot ou atteinte contre le régime». Il a affirmé, à ce propos, que «le recours au Conseil constitutionnel réfute le caractère pénal de la rencontre qui a eu lieu entre les accusés». Pour rappel, le Tribunal militaire de Blida avait condamné, le 25 septembre dernier, ces quatre accusés à quinze (15) ans de réclusion criminelle. Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène, Athmane Tartag avaient été arrêtés le 5 mai dernier tandis que Louisa Hanoune a été interpellée quatre jours plus tard.