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Selon le DG de l'ADE: Des promesses pour un été sans soif

par Yazid Alilat

Le directeur général de l'Algérienne des Eaux (ADE) Smain Amirouche a affirmé, hier lundi, que les habitants de 25 wilayas, notamment ceux de Annaba et de Tarf «passeront un été 2018 confortable». Il a expliqué, à la Radio nationale, que toutes les dispositions ont été prises, par les pouvoirs publics, pour que la situation vécue en 2017 ne se répètera pas durant cet été. «En 2017, il y a eu des perturbations dans l'alimentation en eau potable, dans 25 wilayas, en raison du manque de précipitations», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il y a eu, en même temps, «une demande qui augmente en été de 50% sur les wilayas côtières notamment».

Le DG de l'ADE a annoncé qu'un programme d'urgence a été mis en place, en novembre dernier, pour ne pas revivre la situation de l'été 2017. Ce programme, a-t-il précisé, «a été mis en place, au profit des 25 wilayas, touchées plus 5 autres wilayas par mesure de précaution, avec un financement exceptionnel de 31 milliards de DA».

Pour 2018, «ce programme de réalisation de projets structurants d'AEP, tire à sa fin. La plupart des projets sont en train d'être achevés, et on s'attend à un été beaucoup plus favorable que celui de 2017». «La plupart des 25 wilayas touchées en 2017 seront mieux desservies cet l'été, notamment avec des stations de forages, la réhabilitation des réseaux, et la mise en service de beaucoup de projets», a-t-il dit, avant de citer les wilayas de Mascara, avec 19 communes, qui seront alimentées en eau potable, quotidiennement, de Tlemcen, et Sidi Bel-Abbès, avec la mise en service du grand projet de Chott el Gharb, ainsi que Bordj Bou Arreridj et Oum El Bouaghi, avec la mise en service de grands projets lancés en 2017, à Annaba et Tarf». Pour les villes de Annaba et Tarf et les communes nord de Guelma, il est prévu la réalisation d'une station de dessalement de 300.000 m³, à l'horizon 2020. Pour autant, affirme M. Smain Amirouche, «les projets lancés en 2017, permettront, à Annaba et Tarf, de vivre un été confortable avec une alimentation en eau, au quotidien, pour la plupart des communes de la wilaya». Le problème de l'AEP en Algérie est qu' «il y a une irrégularité dans les précipitations avec des régions qui reçoivent, entre 100 et 200 mm par an de précipitations et d'autres plus de 1.000 mm. C'est pour cela que les pouvoirs publics ont lancé des stations de dessalement dans les régions mal-arrosées, et c'est pour cela, également, que les pouvoirs publics s'orientent vers le dessalement, notamment à Tarf et à Alger pour sécuriser également, la ville de Blida, et une autre station de dessalement, qui est projetée à Béjaia, avec une production de 50.000 m³/j extensible à 100.000 m³/jour.»

Pour le programme de 2017, il a précisé que «les grands chantiers lancés sont achevés, mais il ne reste que quelques travaux de proximité pour raccorder les consommateurs dans les grandes villes et les zones rurales.» Avec un niveau de consommation qui augmente de 50%, dans les régions côtières, «on produit, quotidiennement et on distribue, tous opérateurs confondus, plus de 9 millions de m³ d'eau, en été. Et certaines villes côtières voient leur demande d'eau augmenter de 50%.»

Sur le problème des fuites d'eau, le DG de l'ADE estime, par ailleurs, à 30% le niveau des pertes induites par la qualité du réseau, et «toutes les opérations en cours tendent à ce que d'ici à 2030, le taux de fuites d'eau sera ramené de 20 à 18%. Nous avons réalisé, suffisamment d'ouvrages et de stockage d'eau, mais le problème est de résorber les pertes et de rénover le réseau de distribution», estime le DG de l'ADE. Actuellement, le taux de remplissage des barrages est de 70% à l'échelle nationale. «C'est un taux confortable», relève t-il, avant de souligner que la «rénovation du réseau nécessite un financement important. Nous avons un programme, des opérations de rénovation de réseau, et pour 2019 on va proposer des opérations d'études et de diagnostic pour la rénovation de réseaux de certaines villes comme Adrar, Bouira, Tizi Ouzou, Tiaret ou Saida»

Les financements demandés par l'ADE oscillent entre 5 et 10 milliards de DA, par an «si on veut régler la problématique des fuites d'eau, d'ici à 2030». Revenant sur les créances de l'Algérienne des Eaux, M. Smain Amirouche a souligné qu'elles sont évaluées à 46 milliards de DA, dont 16 mds de DA hérités des anciennes créances des entreprises de wilaya qui géraient l'eau. «Sur les 30 mds de DA, qui restent, il y a 8 mds pour les institutions publiques dont les collectivités locales, les communes, qui ont commencé à payer, et les autres sont des créances des ménages et des industriels qu'on est en train de récupérer au fur et à mesure». «Si on veut améliorer le service public de l'eau, il faut que l'ADE améliore le recouvrement de ses créances», estime le DG de l'ADE, qui a annoncé que d'ici à 2020, toutes les communes du pays seront rattachées à l'Algérienne des Eaux. Il a, enfin, souligné que 15% du volume d'eau produit sont volés par des piquages et des raccordements illicites.