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Blida: Fruits et légumes : le prétexte de la pluie fait grimper les prix

par Tahar Mansour

La pluie que nous qualifions généralement et à juste titre de bénéfique et qui continue de tomber jusqu'à cette dernière décade du mois de mai ne fait malheureusement pas que des heureux. En effet, et Ramadhan aidant, les spéculateurs ont trouvé là matière à augmenter les prix des fruits et légumes arguant du fait que les travailleurs ne peuvent pas pénétrer dans les champs, ce qui cause leur rareté et, bien sûr, une augmentation des prix. Ainsi, la pomme de terre dont le prix était resté dans une fourchette normale entre 30 et 50 DA à la fin de la semaine écoulée, est passée à 60 et jusqu'à 90 DA le kilo, et les autres légumes à l'avenant. Alors qu'il a été annoncé une baisse des prix de la tomate et de la courgette après deux ou trois jours du début du Ramadhan, c'est le contraire qui est arrivé, la tomate coûte actuellement 160 DA et plus le kilo et la courgette entre 120 et 140 DA.

Il est d'ailleurs vraiment malheureux d'écrire tout le temps sur les prix des produits de première nécessité qui font l'objet d'augmentation abusive par tous les intervenants. Même les actions entreprises par les pouvoirs publics pour essayer de casser un peu les prix n'ont pas eu l'effet escompté car l'appât du gain demeure toujours au-dessus de toutes les considérations. Les consommateurs ont aussi une grande part de responsabilité dans cette situation qui les gêne considérablement dans la gestion de leurs budgets et une consommation mieux pensée ainsi que le boycott des produits trop chers et faisant l'objet de spéculation pourraient atténuer cette tendance. Quant aux pouvoirs publics, ils pourraient, au lieu d'ouvrir ces marchés qui ne peuvent répondre à la demande de tous les citoyens, les obliger à pratiquer des prix abordables et exiger des factures pour situer les responsabilités tout en limitant la marge bénéficiaire des différents opérateurs. Mais il faut dire que c'est une véritable révolution qui devrait avoir lieu, une révolution qui toucherait surtout les comportements de tous les Algériens, qu'ils soient commerçants ou consommateurs, car comment se fait-il qu'en d'autres pays, même plus pauvres que nous, les commerçants baissent leurs prix à l'approche du Ramadhan pour permettre à tous de se sustenter normalement, et même dans les pays non musulmans.