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Expulsions de migrants: Plaidoyer pour plus de transparence

par M. Aziza

Le département chargé de la migration du SNAPAP signataire de la pétition «nous sommes tous des migrants» et le bureau d'Oran de la LADDH, ont dénoncé les propos de la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabilès, qui avait accusé les ONG d'être dernière la campagne de dénigrement contre l'Algérie sur la question de rapatriement des migrants subsahariens.

Le SNAPAP auteur du rapport déposé à Genève au comité des rapporteurs pour les travailleurs migrants et les membres de leur famille, en collaboration avec Euro Med droits et lanceur d'alerte, concernant les expulsions des travailleurs migrants, s'est dit outré de l'attitude du wali d'Oran et de la présidente du HCR.

Dans un communiqué rendu public, le département chargé de la migration du SNPAP a fait état de menaces à son encontre. «Après deux menaces de la part du wali d'Oran suite à nos dénonciations des expulsions collectives, c'est le CRA qui a été chargé de donner le change en répondant à notre pétition».

Le SNAPAP et le bureau d'Oran de LADDH ont affirmé qu'ils ont uniquement fait leur devoir en dénonçant la situation dans laquelle survivent les travailleurs migrants. Et qu'ils ont, tout simplement dénoncé une «campagne généralisée d'arrestations arbitraires, suivies d'expulsions collectives et massives, des migrants illégaux subsahariens, depuis le début de l'année 2018». En précisant dans leur rapport que ces migrants «sont refoulés aux frontières, sans aucune décision de justice».

Pour le syndicat, il suffit tout simplement aux autorités de laisser les observateurs algériens (membres des syndicats qui s'occupent de la question, membres des associations de défense des droits de l'homme et les journalistes) couvrir ces expulsions collectives pour s'assurer du «comportement respectueux des droits de l'homme ».

Les membres de LADDH reconnaissent que le problème de la migration n'est pas un mince problème et ces conséquences sont immenses mais, pour eux, la première des conséquences que l'on remarque «est le non-respect des droits humains de la part des autorités qui tentent de nous faire croire le contraire», affirment-ils dans leur communiqué.

Le SNAPAP s'est dit déterminé à utiliser tous les mécanismes onusiens de défense et d'alerte, ceux-là mêmes que l'Algérie a acceptés en étant membre de l'ONU et en ratifiant les conventions internationales, que ce soit dans le cadre de la défense des travailleurs migrants, dans le cadre de la défense des droits de d'homme devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU ou devant la commission de l'application des normes du Bureau international du travail (BIT). Et ce, affirme le syndicat, malgré les menaces proférées contre lui.

Pour le SNAPAP, «le discours sur la main de l'étranger ne trompe plus personne car la population sait que cela vient de ceux et celles qui ont fait de l'Algérie un grand marché ouvert aux marchandises des autres pays pour faire marcher leur économie, à ceux et celles qui achètent maison et résidence secondaire», lit-t-on dans le communiqué. Il faut juste noter que la question des migrants préoccupe à la fois les autorités algériennes et les ONG en raison de son ampleur au cours de ces dernières années.

Le nombre des migrants en Algérie ne cesse d'augmenter, une moyenne de 90.000 migrants clandestins arrivent chaque année en Algérie. Un flux considéré comme une «véritable préoccupation» par les autorités, selon Hacene Kacimi, directeur chargé de la migration au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. C'est aussi une préoccupation internationale, la gestion des flux migratoires préoccupe sérieusement les pays d'accueil, car selon les estimations des Nations unies fin 2017, le nombre de migrants internationaux a atteint 258 millions.