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Constantine ? La semoule se fait rare à Ali Mendjeli

par A. Mallem

La pénurie de semoule est revenue cette semaine à Constantine. De nombreux citoyens de la nouvelle ville Ali Mendjeli se sont plaints de ne plus trouver dans les magasins et les grandes surfaces commerciales cette bonne semoule qui leur permet de fabriquer la galette maison et autres mets traditionnels très prisés. D'autres disent qu'ils sont obligés de se déplacer loin, jusqu'à la ville de Didouche Mourad, pour en trouver chez les détaillants qui s'approvisionnent auprès des minoteries toutes proches. «Le phénomène est de mauvais augure à l'approche du Ramadan», ont considéré des ménagères qui craignent un autre mauvais tour des commerçants de tout poil. D'autres, disant bien connaître les habitudes de l'administration aussi bien que celles des commerçants, ont rappelé les contrôles opérés il y a quelques mois par la direction du commerce qui a sanctionné des grossistes pour avoir opéré des hausses illicites sur le prix de la semoule. «Au lieu de réguler le prix et le marché de la semoule, ces contrôles ont provoqué un effet contraire qui s'est traduit par la pénurie», croient savoir les plaignants.

Le directeur du commerce de la wilaya de Constantine, M. Zidane Boularak, que nous avons interrogé hier, a reconnu explicitement que les contrôles de la direction du commerce sont quelque part à l'origine de la pénurie, une pénurie toute relative, selon lui. Et d'expliquer que cette pénurie de semoule est effectivement provoquée par des grossistes spéculateurs qui ont vu se resserer sur eux les contrôles effectués par la direction du commerce sur la vente de ce produit. «Ils ont cessé alors de commercialiser les marques de semoule prisées par les consommateurs auprès des détaillants arguant de l'insuffisance de la marge bénéficiaire qui leur est imposée par le règlement». Et notre interlocuteur de signaler que le grossiste achète à l'usine le quintal de semoule à 3.500 dinars et le revend à 4.000 dinars, faisant une marge bénéficiaire de 500 dinars. Mais dans son explication, le directeur du commerce a oublié de citer le cas du détaillant auquel on impose de vendre le sac de 10 ou de 25 kilos pour le prix qu'il aurait payé au grossiste. Et c'est ce dernier qui est en relation directe avec le consommateur, qui a cessé de jouer le jeu, «parce que je me fatigue pour rien du moment que je ne gagne pas un sou sur le sac !», nous a répondu à son tour un détaillant. Et c'est là le nœud du problème dans lequel se trouve enserré le consommateur, le seul qui souffre de cette situation.

«La semoule fabriquée dans le secteur public, elle existe en grande quantité dans les magasins et les grandes surfaces comme j'ai pu le constater moi-même ces derniers jours dans la même ville d'Ali Mendjeli», a affirmé le directeur du commerce en invitant à faire la nuance. Donc, pour lui, il n'y a pas de pénurie de semoule. «Le manque de semoule commercialisée par certaines marques qui, paraît-il, sont les plus prisées par les consommateurs, ne me concerne pas», a affirmé en dernier lieu le directeur du commerce.

Ce qui relève de ma responsabilité, a-t-il ajouté, est de faire en sorte que la semoule soit disponible sur le marché. «Et jusqu'à preuve du contraire, elle l'est !», dira-t-il. Maintenant, pour aller chercher la semoule de qualité supérieure, il faut payer le prix? quand on en trouve, bien sûr, sur le marché.