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Grève de la fonction publique: Le taux de suivi en hausse selon les syndicats

par M. M.

Le taux de suivi de la deuxième et dernière journée de la grève lancée dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'administration publique a été plus élevé que le premier jour. Selon le communiqué faisant un bilan de la seconde journée, rendu public par la coalition de treize syndicats autonomes, tous les secteurs, hormis celui de la formation professionnelle, ont connu une hausse sensible du taux de suivi de la grève. Ainsi, dans la fonction publique, le taux avancé est de 70% dans les collectivités locales (contre 60% au 1er jour) et 40% auprès des fonctionnaires de l'Enseignement supérieur (contre 35% lundi dernier). Les sept syndicats de l'Education nationale affichent un taux de suivi de 76,3% (tous paliers confondus) au second jour de la grève, contre 68,76% la veille (21% selon l'inspecteur général du ministère, Nedjadi Mseguem, cité par l'APS).

Dans la santé publique (praticiens et paramédicaux), la mobilisation en faveur de la grève est passée à 75% contre 72% lors du premier jour. Chez le syndicat des vétérinaires de la fonction publique, le taux est passé de 70% à 79% au second jour. La mobilisation parmi les travailleurs de la formation professionnelle est restée la même pendant les deux jours du débraye à un taux de 48%, selon la même source.

Le communiqué de l'intersyndicale autonome estime que le taux de suivi a «dépassé les attentes» et ce «malgré la politique d'intimidation et les différentes formes de menaces» des administrations respectives envers les grévistes. Les treize syndicats à l'origine de ce débrayage de deux jours, qui sera reconduit les 24 et 25 octobre, «tiennent le Premier ministère pour responsable» de cette situation et appellent les «représentants du peuple à assumer leurs responsabilités historiques en soutenant les travailleurs dans leurs revendications».

A propos de «représentants du peuple», on apprend que la réunion prévue hier entre les membres de la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale (APN) et des représentants de l'intersyndicale «n'a pas eu lieu». Après avoir été conviés la veille à rencontrer la Commission qui planche sur le projet de loi portant révision du Code de travail, les syndicats autonomes ont «été surpris» par un appel téléphonique «tôt dans la matinée» de mardi leur signifiant «qu'il y a eu changement dans le programme» et que la «rencontre à l'APN n'aura pas lieu», nous a déclaré Lyes Merabet, président du SNPSP.

Selon notre interlocuteur, la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'APN s'est contentée de rencontrer à la place des grévistes des «syndicats autonomes qui ne partageaient pas nos revendications». «On apprend que des députés de l'opposition ont exprimé leur étonnement de ne pas voir les syndicats grévistes pourtant cités dans le programme de la rencontre d'aujourd'hui (mardi, ndlr)», ajoute Dr. Merabet. Selon lui, une rencontre «pourrait avoir lieu la semaine prochaine» mais aucune date n'a été fixée, dit-il.

Le président du SNPSP a également fait état de «mesures coercitives» employées par «l'administration» à l'encontre des praticiens grévistes. «Nous avons eu droit, dans plusieurs wilayas, à des interdictions d'affichage, d'organiser des AG et des piquets de grève» et «certains de nos confrères ont même été réquisitionnés alors que le service minimum est largement assuré», affirme encore notre interlocuteur.