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FLN: Saadani s'en prend à Toufik et aux «officiers de la France»

par M. Aziza

Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, sort de silence après plus d'un mois de vacances en s'engageant dans une attaque frontale contre ses adversaires, contre l'ex-patron du DRS le général Toufik, contre Zohra Drif et le groupe des 14, contre également Abdelaziz Belkhadem, l'opposition et Rachid Nekkaz. Et contre certains officiels français.

Le patron du FLN s'en est violement pris hier, lors d'une réunion avec ses cadres à l'hôtel El Riad à Alger, au «groupe des 14 personnalités dont el moudjahida Zohra Drif» en signifiant à ceux qui demandent de mettre le parti FLN au musée, qu'ils seront les premiers à se retrouver au musée. Il précise que ces gens n'ont pas le droit de parler au nom des moudjahidine.

Saadani n'a pas manqué d'accuser ouvertement les membres de ce groupe d'être les «officiers de la France» en Algérie, à leur tête l'ex-patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général-major Mohamed Médiène, dit Toufik. Il enfonce le clou en précisant qu' «El Harraz ne lui reste que Nekkaz sur la scène» en faisant référence à l'ex-patron du DRS, le général Toufik. Il dira que «votre patron est tombé, et si vous voulez le défendre, vous n'avez qu'à lui payer un avocat» en s'adressant aux membres du groupe des 14. Il a même affirmé que l'ancien patron du DRS a engagé Rachid Nekkaz pour décrédibiliser la campagne électorale de Bouteflika. Et d'affirmer que c'est Toufik qui l'a poussé à enquêter sur les biens des responsables en France.

Si Saadani a violement critiqué les «manœuvres diaboliques» de l'ex-patron du DRS en le qualifiant de soldat de la France en Algérie, il n'a pas manqué de dénoncer en outre ce qu'il appelle «les militants de la France qui veulent militer au sein du FLN» en faisant référence à l'ex-chef du parti FLN, Abdelaziz Belkhadem.

Sans vouloir dire plus, il a invité la presse à se rendre au patelin d'Abdelaziz Belkhadem pour connaître de près ce personnage. Il a par ironie fait le lien entre Abdelaziz Belkhadem et un certain Messaoud qui s'était proclamé prophète à Touggourt dans les années 70. Et d'ajouter qu'après avoir utilisé son charabia au nom de l'Islam et après avoir usé de l'argent dans le militantisme, il se tourne par détresse vers la «sorcellerie» versant ainsi carrément dans l'insulte.

En évoquant «les officiers et les militants de la France en Algérie», Saadani a demandé à certains officiels français qui ont toujours choisi les canaux non officieux de passer par les institutions de l'Etat.

En réponse aux déclarations du président de l'Association française des familles victimes du terrorisme (AFDT), Guillaume-Denoix de Saint Marc, qui avait assimilé la bombe du Milk Bar d'Alger, en 1956, à un attentat terroriste, Saadani fait rappeler à cet officiel français «les 37 crânes de résistants algériens séquestrés à Paris dans le musée dit de l'homme», un musée qualifié par Saadani de musée de la barbarie et non de l'homme.

Saadani n'a raté personne dans sa riposte en critiquant une fois de plus l'opposition qui s'oppose selon Saadani à elle-même.