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Quels intérêts le recours à l'emprunt extérieur servira-t-il ?

par Abed Maradj

Nous avons d'une part des membres du gouvernement, le FCE, des médias, des partis «d'opposition», qui défendent l'option d'un recours à l'endettement extérieur, et d'autre part le FMI qui exige d'accélérer la privatisation, exigence défendue bec et ongles par le FCE avec frénésie.

Les derniers pans stratégiques de l'économie seront offerts au capital étranger, tout à été réglé, préparé, même le FMI pourra s'appuyer sur la dernière version de la constitution votée à main levée par une APN corrompue afin de justifier ses exigences. Pourtant notre pays a une réserve en devise importante, et on peu réduire les importations dans des proportions importantes bien entendu ici on touche les intérêts du FCE et des importateurs : exemple autoriser l'importation de véhicule de moins de 3 ou 4 ans par les particuliers avec leur propre argent (mesure valable uniquement pour les particuliers pas pour les importateurs), empêcher l'importation de véhicule en kit dans le cadre des projets d'usines de montage, encourager plutôt tout projet de fabrication de pièces de rechange, cela permettra d'économiser des devises, gérer nos entreprises avec nos propres cadres, actuellement ce sont des entreprises étrangères qui gèrent les centrales électriques, les usines de dessalement d'eau de mer, la distribution d'eau, le métro, port?Une honte? Stopper les dépenses lié à l'embellissement, ne plus alimenter les lampadaires hors agglomération que l'on retrouve sur des dizaines de kilomètres?et plein d'autres initiatives, mais cela relève d'une politique de souveraineté nationale, or l'actuelle politique est dictée par les multinationales et leurs alliés locaux les importateurs.

Ces deux mesures, endettement extérieur et privatisation sont annoncés dans un contexte international très dangereux au plan économique, financier, et politique. L'éclatement de l'énorme bulle financière est inévitable et il n'y a aucun moyen pour l'éviter. La dette publique des pays capitalistes développés a dépassé les 200 000 milliards de dollars soit 186 % du PIB de la planète, le shadow banking (finance de l'ombre) atteint les 75 000 milliards de dollars, quand aux produits dérivés certains les évaluent à 1 500 000 milliards de dollars, sur la trentaine de banques systémiques plusieurs sont en train de couler, exemple de la Deutsche Bank qui fait la une des médias ces jours ci avec ses 75 000 milliards de dollars de produits dérivés et une dette de 2740 milliards d'euros son action vient de chuter à moins de 10 euros alors qu'elle était à plus de 100 euros il y a 4 ans ( les fonds de pension américains ont perdu 90% de l'argent des retraités?) , l'Italie est un pays en faillite avec 2200 milliards d'euros de dettes dont 360 milliards d'euros de créances douteuses et ses deux plus grosses banques dans une situation similaire à la deutsche Bank, deux banques françaises sont dans le rouge société générale et la BNP implantées chez nous et pressenties comme acquéreuses de nos banques publiques.

Les USA sont aussi dans le rouge contrairement à ce que disent les médias, une dette astronomique de 19 500 milliards de dollars, la bulle financière de 1400 milliards de dollars de prêts automobile est en train d'éclater avec 10% de défaillance et cela va continuer selon certains sites.

Depuis 2007 sur 21 millions d'Américains venus sur le marché de l'emploi seuls 5 millions ont été embauché et sur les 5 millions il n'y a que deux millions qui travaillent à temps plein, les licenciements ne se comptent plus y compris dans le secteur financier, une des plus grandes compagnies maritime d'Asie la sud coréenne Handjin vient de faire faillite. Ce qui retarde l'effondrement du système financier c'est l'utilisation de la planche à billets par la FED et les banques centrale, ces billets sont de la monnaie de singe qui ne vaudra rien une fois la crise éclatée, car sans équivalent or. Aujourd'hui tout le monde veux acheter de l'or d'où la flambée de son prix. Les USA se sont accaparé l'or de plusieurs pays, et refusent actuellement de restituer l'or de l'Allemagne (300 tonnes).

Le capital financier et ses instruments, le FMI et la Banque mondiale poussent à la privatisation. Le FMI a poussé à la privatisation de l'eau dans 12 pays du tiers monde. Ce que sont en train de faire occidentaux et bédouins, c'est acheter avec leur monnaie de singe des valeurs tangibles : des biens matériels (centrale électriques, usines de dessalement d'eau de mer, usines pétrochimiques, mines de zinc de plomb, terres agricoles etc.). Donc si on revient à l'emprunt extérieur cela pose deux problèmes : a) -pour obtenir un prêt, le FMI et les Américains vont demander des garanties en contrepartie des dollars (peut être de l'or comme ils l'ont fait avec l'Argentine ? ?..), des dollars qui ne vaudront rien si le système financier international s'effondre ce qui est inévitable. D'ailleurs il serait plus sage que les Algériens qui ont de l'argent déposé dans les banques étrangères le retirent et le place dans des valeurs plus sures. Ceci est à méditer messieurs du FCE, du gouvernement, Amara Benyounes et consort. b)- Dans un tel contexte, annoncer la privatisation des banques publiques dans la prochaine loi des finances à hauteur de 66% au profit des banques étrangères équivaux à une trahison nationale, car quand la crise se déclarera nos banques seront elles aussi en faillite.

Si en 2008 la crise financière n'avait pas eu les mêmes effets dévastateurs qu'en Tunisie, c'était parce que nous avions un secteur public dominant et déconnecté du système financier mondial. Tous les algériens doivent savoir ce qui se passera une fois ce secteur privatisé, quand la crise financière éclatera toutes les banques seront en faillite et fermeront leurs portes, les travailleurs ne toucheront pas leurs salaires, et les épargnants auront perdu leurs économies, les entreprises fermeront leur portes.

Les spécialistes de toutes tendances s'accordent à dire que ce sera la pire crise du système capitaliste, qu'elle sera dévastatrice. Un autre problème auquel il faudra réfléchir ce sont les 100 milliards de dollars de réserve de l'Algérie qui vont fondre du fait de la planche billets qui tourne à plein régime actuellement, et qui risquent de partir en fumée une fois la crise déclarée. Le courant néolibéral joue avec le feu il est l'exécuteur du plan impérialiste visant la destruction de l'état algérien et l'accaparement des richesses de notre pays ce qui a d'ailleurs déjà commencé.

Lorsque la faillite sera déclarée les états capitalistes sur endettés n'auront qu'une seule solution, celle de nationaliser les banques et effacer leurs dettes, mais aussi un très gros souci celui d'un tsunami social.