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Bouchouareb tranche: Pas d'importation des véhicules de moins de 3 ans !

par Mokhtaria Bensaâd

Les propos du ministre du Commerce avaient été mal interprétés ou s'agit-il d'un retournement de situation ? Le dossier de l'importation des véhicules d'occasion reflète-t-il une crise au gouvernement et une divergence entre ses membres? Annoncer une mesure et son contraire en un temps très court par deux ministres au pouvoir laisse, grande ouvertes les portes à toutes les spéculations sur les batailles supposées à ce sujet.

Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines vient de clore ce dossier en excluant, de façon formelle, le retour à l'importation de cette catégorie de véhicules, tant pour les particuliers que pour les concessionnaires.

Oui pour l'organisation du marché des véhicules d'occasion et non pour l'importation des voitures de moins de trois ans. Le message de Bouchouareb était clair, hier, à propos de ce sujet, qui a suscité une polémique et qui a fait craindre, pour certains spécialistes dans le domaine de graves dépassements, lors de l'application d'une telle mesure. Justification du ministre de «l'annulation» d'une telle mesure est que «le marché local recèle déjà d'un «grand potentiel» de véhicules d'occasion qui demande à être organisé et qu'il n'y a donc pas besoin d'importer ce genre de véhicules». Cité par l'APS, le ministre de l'Industrie et des Mines a parlé, donc, d'organisation du marché des véhicules d'occasion à travers un cahier des charges, avec l'objectif d'instaurer la traçabilité et la sécurité. Il a déclaré, en marge de l'inauguration du Salon international de la récupération et de la valorisation des déchets, à Alger, que «le cahier des charges qui va réguler le marché des véhicules d'occasion est en cours d'élaboration.» «Des équipes sont en train de travailler dessus et on annoncera ses conditions dès qu'il sera prêt».

Selon le ministre, l'élaboration de ce cahier des charges permettra la création d'un marché de la voiture d'occasion qui sera doté de spécialistes, «qu'on va orienter et qui vont s'impliquer. Ainsi, lorsqu'un client veut acheter un véhicule, il aura la traçabilité et un minimum de garantie pour sa sécurité et son intérêt financier, tout comme on le fait pour les véhicules neufs», a expliqué M. Abdessalem Bouchouareb. Le ministre n'a, cependant, pas précisé si les concessionnaires seraient autorisés à activer dans ce marché de véhicules d'occasion, se contentant d'affirmer que «c'est le cahier des charges qui va déterminer ces aspects».

Le 19 septembre dernier, le ministre du Commerce Bakhti Belaib avait annoncé le retour de l'importation des véhicules de moins de 3 ans, dans le cadre de la loi de finances 2017 après une interdiction, datant de l'année 2005. M. Bakhti Belaib avait déclaré, «on va lever cette interdiction et élaborer un cahier des charges bien précis qui permet de ne pas importer des véhicules représentant des dangers à la circulation. C'est-à-dire que nous allons autoriser l'importation de ces véhicules sous conditions».

Le 27 septembre, c'est le ministre de l'Industrie et des Mines Abdessalem Bouchouareb qui fait une mise au point à son collègue, en annonçant lors du Forum international de l'Energie (FIE) que «cette mesure ne figure pas dans la loi de finances de 2017». Il avait souligné que «mon collègue (le ministre du Commerce) a évoqué la possibilité de créer un marché pour ces voitures, sans plus, mais ses déclaration ont donné lieu à plusieurs interprétations».

Pourtant lors du Forum d'El Moudjahed, M. Bakhti Belaib avait annoncé, avec assurance et à plusieurs reprises, le retour de l'importation des véhicules d'occasion. Ce qui a fait réagir la Fédération nationale des consommateurs (FNC) à travers un communiqué rendu public hier où l'organisation a exprimé son soutien à cette mesure à des conditions pré-établies pour éviter tous dépassements.