Les foires économiques, implantées occasionnellement lors de grands rendez-vous commerciaux, font toujours figure de «bête noire» des commerçants qui tiennent boutiques à longueur d'année. A la veille de la rentrée scolaire, synonyme de grandes dépenses en habits et en trousseaux scolaires, ces foires économiques commencent à monter le bout de leurs tentes, s'installant à Ali Mendjeli, et sûrement un peu partout à travers les grandes agglomérations. C'est une pratique tout à fait normale, réglementaire, mais les commerçants ne voient pas la chose sous le même angle.

Pour eux, ces commerçants «trouble-fêtes» qui élisent domicile dans des foires économiques ne sont que des ??parasites'' qui menacent l'activité des commerçants installés dans les alentours. «Ils viennent dans des moments de pic de l'activité commerciale, détournent notre clientèle, puis ils s'en vont au bout d'un mois, nous laissant sur les bras toute la marchandise en l'état, invendue. Et ce n'est pas fini pour nous car nous devons payer les impôts et les charges de loyers, alors que la foire a plié bagages sans rien payer, hormis la location du terrain réglée à la commune», nous dira un commerçant de la nouvelle ville.

Ce dernier nous affirme qu'une protestation sera organisée dans les prochains jours par les commerçants contre l'installation d'une foire économique au cœur de la nouvelle ville Ali Mendjeli. «On n'est pas contre le principe de l'organisation de cette foire, on est contre son installation dans ce lieu, au centre de la ville, car les foires sont généralement installées dans la périphérie de la ville, et libre à quiconque d'y aller pour faire des achats », ajoutera-t-il. La foire économique est très prisée par les citoyens à cause des prix qui y sont pratiqués, et les commerçants n'ont qu'à aligner leurs prix pour éviter le naufrage. C'est la concurrence, et chacun doit faire preuve d'ingéniosité pour tirer son épingle du jeu. Et, bien sûr, il y a des libraires, en activité durant toute l'année dans le créneau, qui proposent des produits chers, mais de qualité supérieure, et «ils se fichent complètement de rentrer dans le jeu de la concurrence pour vendre à tout prix des produits de bas de gamme», comme l'a assuré un libraire au centre-ville de Constantine.