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Constantine - Station de taxis Boumezzou: Des espaces squattés par les véhicules privés

par A. Mallem

La question du stationnement au centre de la ville de Constantine se révèle chaque jour plus problématique qu'on le pense. Les taxieurs, les fonctionnaires des administrations publiques, les éléments de la police, les citoyens véhiculés et beaucoup d'autres catégories se disputent chaque jour des espaces très réduits, le moindre carré de l'espace restreint qu'offre l'hypercentre de la ville est exploité pour ce besoin. A cet égard, la station de taxis érigée il n'y a pas longtemps derrière la cour de Constantine illustre parfaitement cette situation.

« Notre station n'existe pratiquement plus car nous avons été chassés par les véhicules privés appartenant aux personnels d'administrations et institutions situées dans les environs», nous a déclaré jeudi un taxieur qui assure la ligne Emir Abdelkader, rencontré à l'ancienne station située à l'entrée de l'avenue Zaamouche, derrière la maison de l'agriculture. Ses plaintes ont été tout de suite relayées par les récriminations de quelques passagers de son véhicule qui ont affirmé ne plus trouver de taxis dans cette station désormais désertée par les transporteurs. Le taxieur reprend la parole pour dire que la fermeture du pont de Sidi-Rached permet d'utiliser ce lieu qui servait d'ancienne station parce que l'arrêt à cet endroit ne gêne en quoi que ce soit la circulation, « mais une fois le pont rouvert, nous allons revenir à l'ancienne situation qu'on croyait révolue ». Et de se mettre à raconter à ses passagers comment ils étaient chassés impitoyablement, verbalisés, les papiers confisqués par les agents de la circulation quand ils s'aventuraient à s'arrêter là pour prendre ou décharger des clients.

Contacté, un membre du syndicat des taxieurs qui organisait cette activité à la station a confirmé le problème en affirmant que la place a été prise progressivement par des véhicules particuliers de sorte que les taxis qui desservaient les différentes lignes ne trouvent plus où stationner quand ils reviennent pour prendre des clients. « Et la boucle fut bouclée quand les clients qui, ne trouvant pas leurs taxis dans cette nouvelle station, sont repartis dans l'ancienne qui fonctionne comme auparavant pour desservir toutes les destinations, de Sidi-Mabrouk à Daksi, à El Gammas, Ziadia Djebel-Ouahch, l'hôpital et la cité Emir Abdelkader, etc.». Selon l'avis d'un avocat, les fonctionnaires des administrations et institutions ne sont nullement à plaindre, parce que, eux aussi, souffrent de ce problème de stationnement. « Il ne faut pas voir le problème du seul point de vue des taxieurs et des usagers car celui-ci se pose concrètement et raisonnablement en terme d'insuffisance de l'espace et pour le résoudre à long terme, il n'y a qu'une seule alternative : l'aménagement de l'espace aérien, en d'autres termes la construction de parkings à étages, dont un devrait être localisé au centre-ville. « Mais où ? Là est la question », a conclu cet auxiliaire de la justice.