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Ténès: Qui se soucie de «Ouled Larbi» ?

par Bencherki Otsmane

Le douar de «Ouled Larbi» relevant de la commune de Ténès semble ne pas avoir eu droit au développement local. Ce douar, qui compte plus de 400 familles, se trouve à quelque 3 km de Ténès mais surtout tout près du tracé de l'autoroute qui devra relier la ville côtière à la wilaya de Tissemsilt.

Les habitants de ce bourg souffrent chaque jour du manque de toutes les commodités nécessaires tels l'approvisionnement en eau potable, l'éclairage public, le gaz naturel ou encore un centre de santé. Les habitants ne cessent de réclamer et d'interpeller les responsables locaux et ce par divers canaux de communication. «Nous sommes oubliés dans ce douar, les élus qui nous ont fait des promesses depuis des années, n'osent même pas nous rendre visite ou du moins nous recevoir dans leurs bureaux. Même nos doléances sont restées lettres mortes alors qu'elles devaient être transmises aux autorités de wilaya», nous diront les habitants. «On demande l'aménagement de ce douar», ajouteront-ils. Miloud un habitant de cette localité nous confie : «Nous sommes oubliés dans ce douar, et on aurait souhaité que le wali vienne nous rendre visite pour constater dans quelles conditions nous vivons». Et de poursuivre : «On demande qu'on nous assure un approvisionnent régulier en eau potable sachant que malgré l'existence d'un château d'eau, les robinets sont à sec depuis 2014, ce qui nous contraint à avoir recours aux colporteurs d'eau qui nous vendent la citerne d'eau de 3 000 litres à 1.000 dinars». Bien entendu, souligne notre interlocuteur, «l'eau que nous achetons est impropre à la consommation et on s'en sert uniquement pour les besoins de la lessive et du nettoyage».

Quant au gaz naturel, ce citoyen nous dira : «nous éprouvons beaucoup de difficultés pour nous approvisionner en gaz butane, particulièrement en période hivernale où la demande est plus accrue alors que la conduite de gaz passe juste à côté de notre douar». L'autre problème majeur que rencontrent aussi les citoyens du douar d'Ouled Larbi est lié à la couverture sanitaire, du fait du manque d'une salle de soins. Cette infrastructure sanitaire manquant au bourg est devenue une des lourdes tares qui nuisent à la santé des habitants, certains ont vu leur état de santé s'aggraver davantage par le manque de soins réguliers. Pour leurs soins, les habitants doivent se rendre à un bourg plus proche (Dallas) moyennant des frais de transport. N'ayant aucun choix pour se faire soigner, ils sollicitent le plus souvent un « clandestin » pour leurs déplacements vers les structures sanitaires les plus proches du douar.

Quant aux vaccins pour les bébés, les parents ont fini par se rendre à l'évidence, ils cotisent pour louer les services d'un transporteur public qui assurent le déplacement des femmes et des enfants vers les unités de la protection maternelle et infantile de la ville de Ténès pour la prise des vaccins.

Les habitants de ce douar se plaignent encore de l'absence de l'éclairage public qui fait défaut dans leur espace vital et qui s'ajoute à leur sentiment d'insécurité. En effet, les résidents de ?'Ouled Larbi» éprouvent des difficultés à circuler la nuit, ils ont peur d'éventuelles agressions. «Malgré nos correspondances adressées aux autorités locales, nous continuons à vivre dans l'obscurité», nous a informés l'un des habitants. ?'C'est une situation inacceptable...» ajoute un autre. Ainsi, à la tombée de la nuit, la localité plonge dans une obscurité totale empêchant tout déplacement.