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Les binationaux pourront entrer en Algérie avec une CIN: Un provisoire qui dure encore

par Moncef Wafi

La mesure permettant l'entrée sur le territoire national des binationaux n'étant pas encore détenteurs du passeport biométrique algérien sera prorogée jusqu'au 31 octobre prochain, croit savoir l'APS qui reprend une source consulaire à Paris.

Les membres de la Communauté algérienne à l'étranger pourront, ainsi, voyager en Algérie sur simple présentation de la carte d'identité nationale et d'un passeport d'une nationalité étrangère. En mai dernier, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait annoncé cette décision, lors de l'inauguration du nouveau siège du consulat de Créteil. Tenant à souligner que cette mesure n'est que provisoire « prorogée pour une courte période», à titre exceptionnel, et qu'elle répond au souci du «cœur» du gouvernement algérien à servir ses compatriotes, il ne précisera pas, pour autant, la durée de sa validité.

Pourtant et à l'annonce de cette mesure, en 2015, pour pallier à l'incapacité des consulats à satisfaire les demandeurs de passeports biométriques, il était question d'une disposition en vigueur pour toute l'année 2016. L'information avait été révélée en décembre dernier, par le député de l'émigration, Mourad Bouras, sur sa page facebook, après la visite du ministre de l'Intérieur, Nourredine Bédoui, en France. Une année, c'est selon lui le temps nécessaire pour permette aux consulats algériens de satisfaire la demande en passeports biométriques. A l'époque, on se rappelle que l'opération de délivrance de ce document de voyage auprès des consulats algériens à l'étranger et particulièrement en France, avait, parfois, tourné à l'émeute, avec des témoignages frisant le fait divers, alors que même le ministre Lamamra, qui avait rendu visite, en décembre dernier, au consulat de Nanterre, s'était élevé contre les conditions d'accueil des Algériens qui formaient des queux aux abords de l'adresse consulaire. Une situation déjà dénoncée par Chafia Mentalechta, députée algérienne de l'immigration, pour le nord de la France. La députée avait clairement affirmé, dans la presse, que tous les binationaux ne pourront pas obtenir leur passeport biométrique, avant le 27 novembre 2015, « date-butoir rédhibitoire où tous les ressortissants du monde devront avoir un passeport biométrique pour pouvoir circuler».

A propos de la mesure du gouvernement, concernant la carte d'identité, elle a indiqué qu'elle n'a pas eu l'effet escomptée, « c'est-à-dire le désengorgement des consulats». «Au lieu de faire la queue pour le passeport biométrique, tout le monde a fait la queue pour la carte d'identité algérienne, puisque cette dernière est délivrée sur le champ», explique-t-elle, précisant qu'une note consulaire indiquait «qu'à partir du 1er janvier 2016 cette tolérance ne sera plus d'actualité. Il faudra, donc, soit avoir un passeport biométrique algérien, soit un passeport français muni d'un visa». C'est dire tout l'imbroglio qui a suivi ce dossier, perturbant, un peu plus, la Communauté algérienne établie à l'étranger. Pour Mme Mentalechta, cette mesure de «facilité» a créé des problèmes concernant le désengorgement des consulats et pénalisant «les Algériens qui résident en France ayant une carte d'identité algérienne, sans avoir de passeport français». Elle évoque même la possibilité de «problèmes très graves de sécurité» arguant que «notre carte nationale d'identité n'est pas biométrique, elle n'est pas sécurisée. N'importe qui peut faire une fausse carte nationale d'identité. On aurait pu avoir des terroristes qui rentrent !».