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La liaison autoroutière entre la RN2 et la Corniche supérieure livrée en septembre: Une échéance qui s'apparente à un vrai «défi»

par Houari Saaïdia

Les autorités locales sont engagées dans un contre-la-montre pour réceptionner le projet de la liaison autoroutière qui contournera Mers El-Kébir pour déboucher sur la Corniche supérieure.

Après avoir perdu beaucoup de temps dans la phase « escalade », on prend enfin toute la mesure du retard accusé et on veut réaliser une « descente » ultrarapide du col. Avec comme objectif : atteindre la ligne d'arrivée, c'est-à-dire la livraison de l'ouvrage tout entier, « fin septembre prochain », selon la DTP. C'est en tout cas l'échéance annoncée par devant le premier responsable du secteur, Abdelkader Ouali, lors de sa récente visite. Si on avait prêté à ce projet la même attention - et partant le même accompagnement - qu'on lui prête depuis le pressing mis par l'actuel chef d'exécutif local, il aurait abouti il y a bien longtemps. Et le ministre des TP ne serait pas venu mardi à Oran pour voir des bulldozers et des brises-roches en train de mettre à plat ce qui subsiste des 5 kilomètres de massif montagneux mais plutôt une autoroute neuve déjà mise en service. On n'en est pas là, pour l'heure, et il faudra prendre au mot l'engagement de livraison, bien qu'il apparaisse assez ambitieux. On met de côté la partie autoroute qui s'est presque frayé son chemin de bout en bout dans le mont, à coups d'engins et d'explosifs, laquelle représente l'essentiel du projet, et on lui ajoute l'échangeur via la RN2 qui en est aux dernières retouches. Mais qu'en est-il de la jonction en route, les deux autres ouvrages d'art entre viaduc et passage supérieur au-dessus d'un oued à sec à hauteur de Haï Ouarsenis (partie haute du village, côté bassin versant), ainsi que l'expropriation d'une petite bande de terrain d'une propriété agricole privée sise au lieudit « Aïn Khedidja ».

UN VIADUC, UN PONT ET UNE EXPROPRIATION? LE TOUT EN 4 MOIS ?

Si le lot jonction en route sur près d'un kilomètre en pente ne pose pas vraiment un problème, bien que les tâtonnements ayant marqué l'exécution de ce micro-chantier aient donné le tournis aux autorités locales, les deux autres points cités, en revanche, eux posent quelques soucis. Le non-règlement du dossier expropriation, dont une première proposition d'indemnisation avait été refusée par la propriétaire des lieux, est source d'interrogations. Abstraction faite donc de l'achèvement de près de 20% du linéaire montagneux, d'un petit tronçon routier en guise de trait d'union entre l'autoroute et l'échangeur à hauteur de la base navale sur la RN2 et de quelques « bricoles » à ce niveau, livrer le projet dans sa globalité vers fin septembre, d'après l'engagement du maître d'ouvrage, revient à dire que : tout ce qui reste (notamment le deuxième ouvrage d'art et le branchement de l'autoroute à l'intersection CW44-CW45, mais pas avant l'expropriation au niveau de la dite ferme, sera accompli en quatre petits mois. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on aura fort à faire pour être au rendez-vous. Ce projet sur lequel tablent les autorités locales pour régler définitivement l'épineux problème de saturation de la corniche oranaise, à savoir la liaison autoroutière qui reliera le futur évitement de Mers El-Kébir à la Corniche supérieure (CW44 - CW 45), est considéré parmi les chantiers routiers les plus importants, comme en témoignent les nombreuses visite de suivi et d'inspection effectuées sur site par les ministres qui se sont succédé aux commandes du secteur des TP mais également du wali d'Oran, Abdelghani Zâalane, qui a le mérite d'avoir apporté un nouveau souffle et du sang neuf à ce projet.

SOLUTION DÉFINITIVE POUR UN CASSE-TÊTE NOMMÉ «CORNICHE»

Serpentant dans le massif montagneux, cette importance infrastructure routière au profil autoroutier « 2 x 2 voies », 2 chaussées de 7 mètres chacune, avec un terre-plein de 2 mètres et un accotement de 2 mètres, se fraye peu à peu un chemin dans un relief autant difficile que périlleux. Tout le chantier est ouvert de part en part, le long du tracé de 5 kilomètres, a-t-on constaté sur place, après avoir accédé au chantier par un chemin pratiqué par l'entreprise de réalisation pour le passage des engins via le CW 44, à mi-parcours entre Haï Ouarsenis et le lieudit Aïn Khedidja. La force de frappe de « Eurl Injaz El-Jazair » (ex: E.G.T.P.B - Meriah) est probante : pas moins de 150 engins (bulls, brises-roches, pelles hydrauliques, chargeurs et rétro-chargeurs, dumpers, camions-bennes 10 à 15 tonnes, etc.) sont en action tout au long du tracé sinueux et plus de 200 travailleurs, tous corps confondus, sont à l'œuvre. L'affaire n'est pas du tout mince : il s'agit d'extraire un volume de plus de 2 millions de m3, dont 60% de nature rocheuse, en combinant engins et explosifs, dans une première phase. Ce à quoi se déploie l'entreprise, depuis le coup d'envoi du chantier, laquelle connaît très bien cette zone pour y avoir déjà réalisé plusieurs projets, dont ceux de l'aménagement et la modernisation de la RN2, tronçon autoroutier longeant Mers El-Kébir (zone inondable), la réhabilitation et la modernisation du CW45 et le dédoublement de la voie de la Corniche supérieure CW44 (la 1ère tranche).

Une fois menée à bout, cette route sera connectée à la RN2 au moyen d'un échangeur en cours de réalisation à Mers El-Kébir, précisément à proximité de la base navale (route nationale n°02), à hauteur de Haï Hansali (ex-Longs Champs). Cet échangeur aura à faire transiter le flux dans le sens Oran/Aïn El-Turck en contournant la ville de Mers El-Kébir, en l'orientant vers la section autoroutière en voie d'achèvement par « Eurl Injaz El-Jazair », et ce via un évitement montagneux qui serpentera dans le bassin versant de Mers El-Kébir et débouchera directement sur le lieudit Aïn Khedidja (intersection entre les CW44 et CW45 - Corniche supérieure -) tout en contournant le tissu urbain. Il est donc prévu une connexion entre la route nationale n°2 (RN2), communément appelée route des Tunnels ou la Corniche tout court, et la nouvelle Corniche via un point de jonction situé à hauteur de l'ancienne chapelle de la cité Longchamp. C'est-à-dire que l'automobiliste venant d'Oran aura l'embarras du choix d'itinéraires pour se rendre à la ville côtière d'Aïn El-Turck et ses environs (Bousfer, El-Ançor, les Andalouses, etc.). Il pourra soit emprunter la future route de la Corniche qui culmine en haut du mont Murdjadjo, soit prendre la RN2 qui serpente dans les falaises avec vue sur mer tout au long du trajet, ou bien encore prendre la route des Tunnels depuis la pêcherie et, une fois arrivé à l'entrée de Mers El-Kébir, à hauteur de la cité Longchamp, bifurquer via une bretelle qui sera réalisée là pour contourner la ville et éviter l'encombrement de la circulation pour rallier la Corniche supérieure.