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Voix de l'Oranie et Sawt El Gharb: Une ouverture du capital n'est pas écartée

par Houari Barti

Les travailleurs de la Voix de l'Oranie et de Sawt El Gharb, les deux journaux édités par la SARL OPS (Oran Presse Service) comptent saisir officiellement, dès demain, l'inspection de travail, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de « harcèlement moral structuré », dont ils se disent faire l'objet de la part de l'administration de l'entreprise. C'est ce qu'a indiqué hier le président de la section syndical des deux titres, M. Hakim Bendaha, lors d'une conférence de presse animée au siège du journal, en présence du personnel. Une action qui vient, a-t-on souligné, en réponse à une note de l'administration, adressée mercredi dernier au directeur de publication des deux titres, Hocine Delmi, lui demandant de « surseoir à l'édition de la version web des deux titres, et ce, jusqu'à nouvel ordre ». Une mesure interprétée comme une nouvelle étape franchie dans « la stratégie d'exclusion de son personnel et sa mise à l'écart définitive pour une éventuelle liquidation du journal », après l'interruption de l'édition de la version papier intervenue dimanche dernier. Une accusation que le patron de la SARL OPS, éditrice des deux journaux, M. Abdou Ghanem, a catégoriquement rejetée dans une déclaration faite, hier, au Quotidien d'Oran. Pour le patron de La Voix de l'Oranie, « en plus de faire face à une crise financière, le journal fait face à une crise de confiance, où des calculs individualistes commencent à prendre le dessus sur l'intérêt du journal ».

Abdou Ghanem affirme ainsi que faute de publicité, le journal a accusé un déficit de plus de 600 millions de centimes rien que durant le premier trimestre 2016. Un déficit qui s'est chiffré à plus de 700 millions de centimes en 2014, a-t-il ajouté. Il a, par ailleurs, estimé le coût des dépenses engendrées par l'édition papier à 120 millions de centimes par mois. Une dépense à laquelle l'entreprise n'arrive désormais plus à faire face vu la situation financière déficitaire du journal. Le propriétaire de la Voix de l'Oranie et de Sawt El Gharb, s'est dit « ouvert à toute proposition d'ouverture du capital de son entreprise si cela s'avère nécessaire pour sauver son journal de la faillite », pourvu, a-t-il souligné, « que la ligne éditoriale des deux titres, qui se veut avant tout professionnelle et non partisane, ne soit pas remise en cause ».

Pour rappel, La Voix de l'Oranie et son corollaire en langue arabe, Sawt El Gharb, les deux journaux régionaux édités à Oran par la Sarl OPS (Oran Presse Service) sont absents des kiosques depuis maintenant une semaine. Une suspension d'édition décidée par le patron des deux journaux, M. Abdou Ghanem, pour des raisons « économiques » vu que les deux titres sont dans une situation « déficitaire » pour défaut de publicité. Selon le président de la section syndicale du journal, les difficultés financières des deux journaux ne datent pas d'aujourd'hui. « Déjà en 2010, a-t-il affirmé, nous avons dû nous soumettre à un arrêt total d'édition qui a duré 13 jours, suivi d'une deuxième crise en 2012 ponctuée par un arrêt qui a duré cette fois-ci, près d'une semaine », a-t-il rappelé.