Le
prix de cession des 230.000 logements de
type location-vente du programme AADL2 (2013) a été revu à la hausse, a
annoncé, jeudi, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville
Abdelmadjid Tebboune. Une petite douche froide pour
les souscripteurs de ce programme, dont certains devraient avoir,
prochainement, les clefs de leurs logements.
Selon
le ministre, cette hausse du prix de cession sera probablement de 20%, de plus
que le prix initial de ce type de logements, ce qui va se traduire par une
augmentation, allant de 400.000 à 450.000 dinars de plus sur le prix initial de
ces logements. Pour rappel, les F3 coûtent 2,1 millions de dinars et le prix
des F4 a été fixé à 2,7 millions de dinars. Le ministre s'explique:
«les prix des logements AADL connaîtront une augmentation raisonnable», mais a
souligné que la nouvelle hausse, «encore à l'étude, avec le ministère des
Finances, ne dépassera pas les 20% » du coût initial. «En outre, ?cette augmentation
sera appliquée par une hausse du montant des versements mensuels, après
réception du logement, la valeur des tranches (4), à payer avant la remise des
clefs reste inchangée », indique t-il. Autrement dit,
la hausse ne sera appliquée qu'une fois les logements occupés par leurs
propriétaires, et le sera sur les loyers mensuels, et non pas à travers les 4
tranches de paiement. Pour le ministre de l'Habitat, «rien ne justifie le
maintien des prix actuels alors que le coût de réalisation a, fortement, augmenté
», a-t-il estimé. Il a précisé que les souscripteurs des programmes 2001 et
2002 ne sont pas concernés par cette majoration des prix des logements AADL 2.
M. Tebboune avait, déjà, annoncé, mercredi dernier, à
la radio nationale que les prix du programme AADL2 ne seront pas les mêmes que
ceux des deux anciens programmes de 2001 et 2002, le secteur du BTP étant un
des secteurs touché par la crise économique, autant au niveau des financements
que de la hausse des prix des matériaux de construction. Les versements
mensuels pour le programme AADL2 seront comptabilisés sur la base du nombre
d'années de paiement retenu par le postulant, a fait valoir le ministre, jeudi,
en marge d'une séance à l'APN, soulignant la possibilité pour les souscripteurs
de payer l'intégralité du prix de leur logement et d'obtenir l'acte de
propriété, immédiatement. «Les crédits dont on dispose nous permettent de gérer
(la crise financière), mais, a-t-il prévenu, les prix de 2001 ne seront pas les
prix de 2016.» Avant de préciser que «le prix du logement sera révisé en
fonction de la conjoncture, mais ne sera pas prohibitif.» Selon le ministre de
l'Habitat, quelque 350.000 logements, lancés en 2013, seront réceptionnés en
2016. Par ailleurs, le ministre de l'Habitat a confirmé la décision de son
département de régulariser la situation des occupants de logements qui ont
bénéficié du désistement d'un proche, alors que la loi n'autorisait pas une
telle démarche. A l'origine de cette décision, la lenteur de l'opération de
cession de ces logements sociaux, le ministre ayant indiqué que, seulement,
125.000 logements ont été vendus par les OPGI, sur un stock de 571.000
logements, mis en cession des biens de l'Etat. Selon une
enquête nationale, menée par les services du ministère de l'Habitat, près
140.000 logements à travers le territoire national sont occupés par des
personnes autres que les bénéficiaires initiaux, et ce chiffre pourrait aller
jusqu'à 250.000 logements, estime M. Tebboune, qui a
expliqué qu'une cellule composée des représentants des ministères de l'Habitat,
de l'Intérieur et des Finances, mise en place par le Premier ministre, a «
autorisé la régularisation des cas de désistement, par les bénéficiaires
initiaux, au profit d'un des membres de la grande famille ». Enfin,
concernant le blocage des situations des entreprises de réalisation, il a
annoncé que la première tranche des crédits de paiement a été reçue, en
attendant une seconde tranche pour payer les entreprises et bureaux d'études,
qui attendent, depuis plusieurs mois leur argent.