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Le bidonville a été rasé à terre : Relogement hier de 560 familles de Cheklaoua vers Tlélat

par Houari Saaïdia

Comme prévu sur la feuille de route déjà annoncée par les pouvoirs publics locaux, dans le cadre de la méga-opération de relogement portant sur 8.178 familles, une opération de relogement concernant 560 ménages qui occupaient le site précaire dit douar de Cheklaoua a été effectuée hier mardi. Le déménagement collectif vers le nouveau pôle urbain d'Oued Tlélat de 17.000 unités LPL (précisément le site de 532/3100 LPL) pour lequel un lourd dispositif matériel et logistique avait été mis en place, s'est déroulé dans des conditions normales, abstraction faite de quelques petites actions de protestation plutôt pacifiques. En effet, se prévalant de leur droit d'avoir un toit au même titre que les autres occupants du site, certaines familles, difficile d'en évaluer le nombre, ont vivement protesté dans le feu de l'action du déménagement, sans pour autant recourir à la violence ou toute autre forme incivile. Les mécontents ont pris langue avec le wali, qui a pris acte de leurs doléances, tout en leur promettant que l'administration examinera leurs recours au cas par cas. Si droit vous avez, vous l'aurez. L'Etat traite tout le monde sur un même pied d'égalité. Tel est, en substance, le message rassurant adressé par le chef de l'exécutif à l'endroit de ceux qui se disaient injustement écartés. Cependant, les cas « avérés » d'indus-demandeurs, selon la source institutionnelle officielle, il y'en avait bel et bien, puisque 17 cas de personnes ayant déjà bénéficié d'un logement ou d'aide de l'Etat dans ce cadre ont été débusquées à l'occasion de la mise à jour du recensement visant ce site. Ces 17 individus ont été écartés de la liste et des poursuites en justice pour fausse déclaration seront déclenchées à leur encontre, a indiqué le wali. Sur l'autre bout du chemin, à Tlélat, il y a eu également quelques actions de protestation, quoiqu'en rangs très dispersés, de la part de familles « autochtones » qui ont, elles aussi, réclamé leur droit à un logement, se disant même « prioritaires » avant ces « arrivants d'ailleurs ». Quoi qu'il en advienne de ces quelques cas isolés, ça et là, et qui font partie somme toute des habituels et incontournables effets collatéraux des opérations de relogement RHP et de vieux bâti, il faut noter que le relogement des 560 familles de Cheklaoua é été suivi, coups sur coups, par la démolition de ce grand baraquement, permettant d'en finir avec ce point noir qui s'est greffé, des années durant, au cimetière dit communément « américain ». Il faut indiquer par ailleurs que la veille de cette opération, l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) avait effectué, au Palais d'Expositions (M'dina J'dida), une opération de tirage au sort en présence d'un huissier de justice pour finaliser le positionnement des logements publics locatifs, au profit de 465 familles de l'habitat précaire de douar Cheklaoua. Ces dernières s'étaient d'ailleurs présentées au Palais pour s'acquitter des frais de caution évaluée à un montant de 30.000 DA, en plus 6 mois de loyer.