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Grève surprise du personnel navigant commercial : Pagaille à l'aéroport de Constantine

par Abdelkrim Zerzouri

Sitôt une grève étouffée, une autre se fait jour à Air Algérie. Le gel du débrayage du personnel navigant commercial (PNC), qui a considérablement perturbé le trafic aérien le 30 mars dernier, n'a vraisemblablement pas remédié au malaise socioprofessionnel qui couve au sein des travailleurs. La grève surprise déclenchée hier matin au niveau de l'aéroport Med Boudiaf de Constantine, par le même personnel, incite à croire que le communiqué rendu public mardi 31 mars, par le Syndicat national du personnel commercial d'Air Algérie, où il affirme avoir «gelé, momentanément, le mouvement de protestation du 30 mars 2015 après avoir reçu des garanties de la part de l'employeur pour voir nos protocoles, conventions et accords appliqués dans les prochains jours», n'a pas été aussi convaincant, du moins pour les grévistes qui ont décidé, hier, contre toute attente, de clouer les appareils de la compagnie sur le sol du tarmac de l'aéroport Med Boudiaf pour une bonne demi-journée. Cet arrêt de travail inopiné du PNC a provoqué, comme on pouvait s'y attendre, une pagaille indescriptible dans le hall de l'aéroport. Les nombreux voyageurs ne savaient plus où donner de la tête. «On ne nous a pas informés de cette grève, on ne sait même pas si on doit encore attendre où partir ?!», se lamentaient plusieurs voyageurs tout en dénonçant le mépris affiché à leur égard par la compagnie. Et les clients, candidats à la Omra, qui devaient prendre hier le vol de minuit (dans la nuit du jeudi au vendredi) vers les Lieux Saints de l'Islam, ont le plus souffert de cette perturbation. Le visage blême par une nuit sans sommeil, ils erraient encore hier matin dans le hall de l'aéroport à la recherche de la moindre information ou explication sur le retard accusé par le départ de leur avion et jusqu'à quand attendre, s'il y a lieu d'attendre encore ? «On a passé la nuit dans le hall, sur les chaises. Et personne n'a daigné nous donner la moindre explication sur notre sort», déclarent les concernés avec dépit. Prise au dépourvu par cette grève surprise, elle aussi, la compagnie Air Algérie n'a pas procédé à l'annulation des vols au programme de cette journée du 3 avril.

D'ailleurs des négociations engagées hier même avec les représentants des grévistes ont permis de débloquer la situation, a-t-on appris de sources aéroportuaires. Hier, aux environs de 11 heures 30 minutes, les procédures d'embarquement ont été actionnées au niveau des guichets d'Air Algérie. Les voyageurs de plusieurs vols, vers Alger, Lyon et Paris, délivrés de leur attente, se bousculaient pour accomplir les formalités hier en milieu de journée. «Il y a du retard accusé par ces vols, mais la situation revient progressivement à la normale», nous a-t-on appris. Sauf pour le vol des candidats à la Omra, dont l'heure de départ demeurait encore floue à l'heure où les passagers des autres destinations passaient à l'enregistrement. Une grande frustration pour ces voyageurs qui ont, eux, passé la nuit dans l'aéroport et dont l'attente n'a pas pris fin.