C'est à partir d'Oran qu'a été donné le coup d'envoi de la campagne du candidat pour la présidence du forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, PDG du groupe de travaux publics ETRHB. C'est le seul candidat à se présenter pour la succession de Réda Hamiani. Les élections sont prévues le 27 novembre prochain. Le président de la commission ad-hoc des élections du FCE, M.Attar Houari, présent hier au lancement de cette campagne a confirmé l'enregistrement d'une seule candidature remplissant toutes les conditions. Pourquoi une seule candidature pour une organisation patronale qui compte 300 adhérents ? M. Ali Haddad a bien voulu répondre : «Si j'ai accepté d'être candidat, c'est parce que j'ai été accepté à l'unanimité. J'ai été impressionné par le soutien que j'ai eu en l'espace de deux, trois jours des opérateurs économiques qui, généralement, sont en déplacement et sont très occupés. Je dois dire que c'est un record ». Une unanimité qui était visible lors de cette rencontre organisée à l'hôtel « Le Méridien » où le candidat a prononcé, devant une salle comble, son discours sur les grandes lignes de son projet de programme qu'il compte appliquer durant son mandat s'il est élu avec l'objectif de redonner au FCE une nouvelle image. En effet, de potentiels opérateurs économiques de l'Ouest et aussi d'Alger sont venus pour soutenir la candidature de Ali Haddad qui semble faire de l'élargissement du FCE à toutes les entreprises algériennes, publiques ou privées, son slogan de campagne. D'ailleurs, des voix se sont élevées dans la salle sur le statut de cette organisation considéré très restrictif en matière d'adhésion et qui a marginalisé beaucoup d'entreprises. Pour le candidat, sa priorité est l'ouverture de l'adhésion à toutes les entreprises sans exception et par conséquent la révision du statut de cette organisation. « Je ne me serais pas engagé sur l'ouverture de l'adhésion sans avoir la majorité des membres du forum. Tout le monde a donné son accord pour que le mandat passe à quatre au lieu de deux ans et que l'adhésion soit ouverte à tout le monde sans exception. Le FCE était une association basée plus sur la réflexion que dans l'intégration sur le plan de prise en charge des entreprises et cela va changer », a déclaré M.Ali Haddad qui a également annoncé l'aménagement d'un nouveau siège avec tous les services administratifs mis à la disposition des opérateurs économiques qui viennent le visiter.

FUSION ENTRE UNEP ET FCE

Pour faire aboutir cette démarche de l'ouverture du FCE à toutes les entreprises, le candidat à la présidence a plaidé pour qu'il n'y ait plus cette distinction entre entreprises publique et privée. Il insiste qu'il faut, désormais, parler d'entreprise nationale algérienne. C'est dans ce cadre que le PDG de Socothyd, M.Mustapha Achaibou, a annoncé la prochaine fusion entre l'Union nationale des entreprises publiques (UNEP) qui compte 500 adhérents et le FCE. Une fusion qui va consolider cette organisation patronale et élargir sa représentativité. « On nous a écarté du FCE un certain moment mais aujourd'hui, nous voulons concrétiser un partenariat entre le public et le privé pour le développement de l'entreprise », a souligné le PDG de Socothyd.

Dans son programme de campagne, le candidat à la présidence du FCE insiste sur l'importance «d'organiser une connexion adroite avec les pouvoir publics en maintenant de façon plus systématique le dialogue et la concertation pour être au plus près du développement de l'économie et de l'entreprise ». Ce rapprochement avec les pouvoirs publics, le candidat l'explique par le besoin de l'entreprise algérienne de devenir le premier partenaire des pouvoirs publics car, dira-t-il, « nous disons que l'initiative doit être partagée aujourd'hui avec toutes les entreprises algériennes, privées ou publiques. Nous ne pouvons pas couper les liens avec les pouvoirs publics. Si nous devons bâtir une entreprise solide, elle doit travailler avec les pouvoirs publics. Nous avons besoin d'eux. Nous sommes le premier contribuable, le premier soutien de l'économie nationale. Nous sommes donc, le premier partenaire des pouvoirs publics par la contribution fiscale et parafiscale. Nous avons besoin d'eux et ils ont besoin de nous ».

Interrogé sur la crise qu'a traversée le FCE lors des dernières élections présidentielles, M.Ali Haddad a insisté « qu'il n'y a jamais eu de crise sur les élections présidentielles. Certes, beaucoup d'encre a coulé sur ce sujet, mais nous, nous n'avons jamais vécu cette pression de l'intérieur. Le forum a toujours fonctionné en démocrate, le plus possible. Nous sommes libres de choisir la politique que nous voulons à condition que cette politique ne soit pas la politique d'une seule personne. Quand la majorité vote ou choisit une option, nous, on y adhère ».