Evènement économique marquant de cette fin d'année 2014, l'inauguration de l'usine Renault à Oued Tlélat (Oran), qui aura lieu demain, symbolise l'espoir d'un réveil longtemps attendu de l'industrie algérienne, et aussi une certaine maturité de la coopération scellée entre l'Algérie et la France. Que de couacs dépassés et d'épreuves surmontées pour en arriver à ce stade ! La construction de la première usine Renault a, en effet, rencontré sur son chemin beaucoup d'obstacles et de coups bas assénés par certains groupes, qui voient d'un mauvais œil ce rapprochement économique entre Alger et Paris, et qui ont failli mener le projet à son échec. Même aujourd'hui, à la veille de la construction de la première Renault algérienne, des voix (d'ici et d'ailleurs) continuent encore de faire de sombres prévisions pour l'avenir du constructeur français, Renault, en Algérie. Il aura fallu, en tout état de cause, faire appel à la volonté politique des dirigeants des deux pays pour démêler les mésententes lors des négociations et donner vie au projet en question. Des délégations de haut niveau doivent participer ce 10 novembre à l'inauguration de l'usine Renault à Oran, dotée d'une capacité initiale de production de 25.000 unités/an, et compte atteindre 75.000 unités/an dans une deuxième étape. Le Premier ministre, M. Sellal, devrait parrainer la cérémonie d'inauguration de l'usine algérienne de construction de voitures, et côté français, c'est le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, M. Laurent Fabius, qui se rendra ce 10 novembre à Oran pour participer au lancement des activités de l'usine Renault en Algérie. Dans ce contexte, M. Laurent Fabius devrait coprésider avec M. Emmanuel Macron, ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, le deuxième comité mixte économique franco-algérien, comme l'a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international (MAEDI), M. Romain Nadal. Ce dernier relève dans ce sillage que l'ambition du gouvernement français est «de renforcer le partenariat économique, notamment en encourageant les projets industriels franco-algériens». Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères et du Développement international ne manquera pas de mettre en exergue les ambitions économiques de la France, relevant que M. Laurent Fabius soulignera en particulier à l'occasion de sa visite les quatre priorités de la France dans ce domaine, en l'occurrence «le développement des infrastructures et des transports, la promotion de projets de villes nouvelles aux normes internationales, le développement de la coopération en matière de tourisme et l'innovation en matière d'énergie».

Dans ce sens, indiquera encore M. Romain Nadal, «plusieurs chefs d'entreprises et opérateurs français accompagneront à cette fin les ministres». La visite de M. Laurent Fabius «illustre le partenariat stratégique fort et confiant que nous avons construit avec l'Algérie. Il concerne les relations bilatérales comme notre coopération sur les questions régionales, par exemple sur le Mali et la Libye», soutient M. Romain Nadal, dont la déclaration a été transmise aux médias par l'ambassade de France en Algérie. Côté qualité et prix de la voiture algérienne, ou la Symbol algérienne, du constructeur Renault Algérie Production (RAP), on assure que le rapport sera très appréciable. Un prix qui devrait être inférieur à celui du même modèle importé, comme l'a indiqué, ces deux derniers jours, le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdessalem Bouchouareb, tout en précisant que c'est le constructeur français qui va fixer le prix de la Symbol algérienne. «Notre rôle en tant que pouvoirs publics était de lui accorder toutes les facilitations nécessaires afin qu'il puisse créer l'usine et fabriquer cette voiture dans les délais impartis», avait-t-il souligné dans ce cadre. Aussi, sur le volet qualité, M. Bouchouareb relèvera que le véhicule fabriqué en Algérie sera ??de haut de gamme'' (3e classe) doté de tous les équipements et assorti de GPS, ajoutant que le constructeur prévoit la fabrication d'autres modèles de ce type de voiture dans les prochaines années.