C'est une certitude aujourd'hui, le Maroc chargé de l'organisation de la
CAN 2015 et qui a émis le vœu de reporter ce rendez-vous footballistique des
meilleurs équipes africaines à une autre date suivant l'évolution de la fièvre
d'Ebola sévissant en Afrique de l'Ouest qui a causé jusque -là cinq mille morts
et dont le chiffre risque d'atteindre vingt mille victimes avant que ce fléau
ne soit endigué en se basant sur les prévisions de l'OMS, campe toujours sur sa
position. Pour les spécialistes qui suivent de très près cette affaire, cette
requête du Maroc ne tient pas la route, à savoir que le risque sanitaire est
trop grand, d'autant que la compagnie aérienne Royal Air Maroc continue de
desservir les trois pays de l'ouest du continent les plus touchés par ce virus
, à savoir la Guinée , le Libéria et la Sierra Leone . Outre cette donne, la
Guinée reçoit ses adversaires sur le sol marocain pour le compte des
éliminatoires de la CAN 2015. Le comité exécutif de la CAF, qui s'est réuni au
lendemain de la finale retour de la Ligue des champions à Alger avant de se déplacer
au Maroc pour se concerter avec les autorités concernées, a fixé un ultimatum
de cinq jours qui a pris fin hier au pays hôte pour se prononcer définitivement
sur la question. Malheureusement ce déplacement à Rabat n'a servi à rien, le
Maroc persistant dans sa position au grand dam des membres de la CAF qui
doivent se réunir ce mardi au Caire pour décider du sort de la CAN 2015. Le
Maroc par le biais de son ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed
Ouzzine a même haussé le ton : «Le Maroc n'a pas l'intention de céder face aux
injonctions de la CAF». Décryptée, cette réponse est synonyme de défi lancé à
la CAF qui est tenue de sanctionner le Maroc qui encourt selon la
règlementation jusqu' à quatre ans de suspension de toutes compétitions
africaines outre une amende de cinquante mille dollars. Ne s'arrêtant pas là la
CAF qui s'est engagée avec des sponsors, et des chaines satellitaires, compte
engager un combat juridique avec le Maroc en raison de l'énorme préjudice
financier subi. Le Maroc fragilisé politiquement sur le continent en raison du
dossier du Sahara occidental risque de perdre du crédit auprès des instances
internationales. En attendant la réunion du 11 novembre, la CAF dispose d'un
plan B, deux pays s'étant portés candidats à l'organisation de la phase finale
de la CAN 2015, le Nigéria et l'Angola. Ce dernier pays ayant plus de chance
d'être choisi, le problème sécuritaire se pose au Nigeria avec l'avènement de
la nébuleuse terroriste de Boko Haram.