Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Un laboratoire de recherche et un registre régional de surveillance des AVC : 464 nouveaux cas recensés en 2014 aux urgences du CHUO

par Sofiane M.

La progression fulgurante des accidents vasculaires cérébraux (AVC), une pathologie considérée désormais comme un problème de santé publique vu sa fréquence et ses conséquences, a fait prendre conscience à la communauté médicale de la nécessité d'asseoir une politique sanitaire essentiellement axée sur le diagnostic précoce, le traitement d'urgence et la prise en charge post-AVC.

La première journée du registre des AVC «réalités et perspectives», organisée hier à l'hôtel Sheraton par le service des urgences médicochirurgicales de l'hôpital d'Oran, a été consacrée pour sensibiliser les autorités sanitaires et le corps médical sur la nécessité d'une prise en charge active et précoce des victimes des AVC. La profession médicale semble se mobiliser pour aller en guerre contre cette pathologie qui peut avoir des effets irréversibles physiques, émotionnels, comportementaux et sociaux. L'AVC peut même modifier la capacité d'une personne à penser et à apprendre. Plusieurs annonces ont été faites par les organisateurs durant cette journée, à commencer par la création d'un laboratoire de recherche à la faculté de médecine de l'université d'Es-Sénia pour étudier la progression de cette maladie parmi la population. Il a été aussi annoncé la mise en place d'un registre de surveillance pour collecter une base de données détaillées sur cette pathologie. Les médecins ont aussi recommandé la création d'une unité neuro-vasculaire (UNV) pour une prise en charge multidisciplinaire de cette pathologie. Il existe aujourd'hui une seule unité en Algérie pour le suivi des victimes des attaques cérébrales. Dans une courte intervention, le Dr Goulmane du service des UMC de l'hôpital d'Oran a révélé que 464 nouveaux cas ont été recensés entre le 1er janvier et le 31 octobre dernier au niveau de ce service. Il a ajouté que le taux de mortalité parmi ces 464 a atteint les 10,1%. Il a insisté sur la nécessité d'agir en amont par le contrôle des facteurs à risques et en particulier l'hypertension artérielle, le diabète, l'excès de cholestérol, le tabagisme et le sédentarisme. La professeure Mokhtari Jebli, présidente du comité d'organisation de cette journée, a, de son côté, estimé que le nombre des malades est beaucoup plus important à Oran vu que ces statistiques ne concernent que le seul service des urgences de l'hôpital d'Oran. Elle recommande surtout la formation du corps médical et notamment les médecins généralistes et les futurs spécialistes sur les premiers signaux d'alerte. Selon la professeure Mokhtari Jebli, la connaissance des signaux d'alerte des accidents vasculaires cérébraux permettrait de sauver des vies. Les accidents vasculaires ischémiques durables sont pour près de 30% précédés d'accidents ischémiques transitoires dont les symptômes sont brefs. Ces symptômes trop souvent négligés par les patients doivent amener à consulter. Parmi ces symptômes, il y a les troubles de langage, de compréhension et d'équilibre, la paralysie d'un membre ou d'un côté, la baisse brutale et unilatérale de la vision ou vision double et des troubles de la sensibilité d'un membre ou d'un côté.