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L'empreinte de Gourcuff

par Adjal Lahouari

Que faut-il retenir de ce match ? Bien évidemment, et avant tout, le bénéfice comp         table qui permet à l'équipe d'Algérie de continuer sur sa lancée et de prendre une sérieuse option pour la qualification à la CAN 2015. Certains fans ont été tentés de faire la fine bouche, oubliant que, pour le Malawi, c'est le premier revers subi après cinq années d'invincibilité. Ce match peut être scindé en deux parties : en première mi-temps, les Fennecs ont satisfait leur entraîneur en produisant leur jeu habituel, tandis qu'en seconde période, ce fut beaucoup plus laborieux du fait, d'une part, de cette fâcheuse manie d'oublier les principes fondamentaux du football, à savoir la précision dans les passes. Et pourtant, le but de Halliche a influé sur le jeu des Malawites qui ont confondu vitesse et précipitation en lançant de longues balles vers l'avant. De fait, l'essentiel de leur stratégie reposait sur les épaules de leur stratège Kamwendo, par des transversales par son ailier droit Ngalande. C'était insuffisant pour passer la défense algérienne bien en place et surtout supérieure dans le jeu aérien. Le stratège du Malawi a bien tenté de s'ouvrir des brèches en changeant de position, de la gauche vers la droite avant de passer dans l'axe. Il est certain que la rencontre, loin d'atteindre le niveau attendu, fut beaucoup plus équilibrée en seconde période pour deux raisons essentielles. D'une part, les Algériens, plus fébriles et plus sensibles à la chaleur, ont versé dans l'à peu près et, d'autre part, parce que les Malawites ont su développer un football plus rationnel. D'autres observateurs ajouteront que la réussite, hier, était du côté algérien, référence faite aux occasions ratées des locaux, des sauvetages de M'bolhi et du poteau droit de ce dernier. Il n'empêche qu'on aura décelé, en première mi-temps seulement, la volonté des joueurs d'appliquer un tant soit peu la stratégie de base de leur entraîneur, à savoir maîtriser le ballon pour en faire le meilleur usage. C'est un constat de bon augure pour Gourcuff, engagé dans une course contre la montre, étant contraint d'obtenir des résultats immédiats tout en respectant sa philosophie. Quoi qu'il en soit, cette troisième victoire de rang le conforte dans ses options tactiques au cours de ces trois matches, dont deux, rappelons-le, se sont déroulés sur des terrains difficiles. On peut dire que la titularisation de Ghoulam, Bentaleb et Mahrez répondait au désir de Gourcuff de donner plus de profondeur au jeu de l'équipe nationale, tout en misant, par ailleurs, sur les qualités de Bentaleb dans le jeu aérien. En alignant une équipe au profil plutôt offensif, le technicien breton a tenu compte de ses propres observations du comportement adverse. On peut dire aussi que l'entraîneur national est en train d'appliquer sa propre empreinte. Avec des victoires au bout, personne n'y trouvera à redire.