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Congrès international de l'AMOPREC sur le diabète : Les spécialistes recommandent le dépistage précoce

par K. Assia

Les intervenants au 7e Congrès international sur le diabète -complications et thérapeutique (actualisations)-, organisé depuis vendredi à l'hôtel Sheraton d'Oran, par l'association des médecins d'Oran pour la prévention AMOPREC, sont unanimes quant à l'importance et la nécessité du dépistage précoce pour la prévention contre la maladie. Diabétologues, néphrologues, cardiologues et médecins internes ont tous appelé au dépistage pour une meilleure prise en charge du malade. Ces journées scientifiques dédiées au développement de la recherche scientifique et à la formation médicale continue s'inscrivent désormais dans le sillage de toutes les actions consenties par l'AMOPREC pour garantir des résultats concrets, comme l'a indiqué le professeur Benachenhou, président de cette association, et d'ajouter que la prévalence du diabète prend de plus en plus d'ampleur en Algérie, avec plus de 3 millions de diabétiques, à tel point qu'on s'achemine vers une véritable épidémie. La pathologie du diabète vient, désormais, en deuxième position du classement des maladies chroniques après l'hypertension artérielle (HTA). Les complications de cette maladie sont connues, selon les spécialistes, comme l'a souligné le professeur Rayane, chef de service néphrologie de l'hôpital Hussein Dey et chef du projet de l'Institut national du rein. Le diabète reste la première cause de l'insuffisance rénale. Ceci représente 30 à 45% des causes, ajoute-t-il. Même constat pour le professeur Benothmane, ex-chef de la clinique Laribère installé à Paris, qui, à son tour, a mis l'accent sur la nécessité de changer les habitudes alimentaires et d'éviter la sédentarité. Quelle que soit la pathologie, le diabète est un facteur aggravant, a-t-il affirmé et d'ajouter qu'un nouveau concept a été introduit à l'étranger lequel repose sur une prise en charge centrée sur le patient. Autrement dit, ce procédé adopté par certains professeurs et médecins algériens permet, selon notre interlocuteur, une prise en charge globale du malade et des complications que peut engendrer la pathologie. Le patient doit être autonome vis-à-vis de sa maladie; dans le cas où il l'ignore, celui-ci subira des séances d'éducation thérapeutique avec un diagnostic grâce à ce concept de prise en charge. Tout en appelant à une étroite collaboration de tous les services concernés chargés de prévenir contre la maladie, dont le service de cardiologie, de néphrologie, de neurologie, le docteur Chenini a noté, pour sa part, que 20 à 30% des diabétiques sont admis au service de néphrologie. Ainsi et en explicitant ces complications qui sont, selon le docteur Merad, l'œil, l'organe le plus touché du fait que cette altération des vaisseaux sanguins est souvent à l'origine des accidents cardiovasculaires et cérébraux et les membres inférieurs qui peuvent être également atteints sans oublier le retentissement sur le rein qui pourrait être à l'origine d'une insuffisance rénale. Les spécialistes venus des quatre coins du pays ont rappelé que cette maladie est devenue un véritable fléau et est considérée comme un sérieux problème de santé publique. Plusieurs thèmes ont été débattus pendant ce congrès, à savoir la maladie du diabète, son origine, ses symptômes, la physiopathologie et les nouvelles perspectives du diabète du type 2, la nutrition et le risque cardiovasculaire, le diabète et la dialyse, le diabète et l'anesthésie. Il est également question de revoir le diabète chez l'enfant, le diabète principale cause de l'IRC en Algérie, la prise en charge du pied diabétique, entre autres. Cette rencontre a permis de développer et d'élargir, selon le président de l'AMOPREC, le champ de la concertation et l'échange d'expériences entre confrères. Un riche débat a sanctionné ces deux journées d'études lesquelles s'inscrivent dans la promotion de la formation continue au profit de la corporation venue des quatre coins du pays. Notons que plus de 250 participants ont pris part à ce congrès.