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CHRONIQUE MAUVAIS ESPRIT : Le programme du 25ème mandat

par T. H.

Quel bonheur, mon petit mac me dit qu'on peut reprendre le texte de l'année dernière et l'actualiser en quelques clics... Avec mon petit mac on ne perd pas de temps, on va au droit au but. Bon certes, Il joue avec mon coeur/ Il triche avec ma vie/ il dit des mots menteurs/ Mais moi je crois tout c'qu'i' m'dit / Mon mac à moi... Mon Apple diali, ma Tefaha adorée, love u... (fin de l'intro, sponsorisée par In Tosh we trust).

Bonne nouvelle pour ceux qui aiment le cinéma et le Festival de Cannes: à partir de samedi deux pages spéciales au lieu d'une dans le «Quotidien d'Oran», avec des chroniques, des humeurs, des infos, des interviews exclusives.

- Le cinéma algérien, ce grand absent de la 66ème, clic, 67ème édition du plus prestigieux Festival International du Film, sera mis à l'honneur- mais à notre manière si vous ne voyez pas d'inconvénient...

- A l'invitation de l'envoyé spécial du Quotidien d'Oran, la double page «Festival de Cannes» accueillera à cette occasion une chronique de l'essayiste et écrivaine Wassyla Tamzali... Clic, et puis non, pas cette année. L'auteure du très précieux «En attendant Omar Gatlato» voulait nous fourguer une nouvelle chronique intitulée «In Land Algéria» pour dire à quel point elle aime le cinéma de Tariq Teguia et à quel point il est important que tout le monde le sache très vite. Nous admirons l'ambitieux travail du réalisateur de «Roma Wella N'touma», «In Land», «Révolution Zendj», et approuvons celles et ceux qui acclament son approche esthétique (un peu poseuse par moment, un poil ennuyeuse à la longue, mais bon ça ne se dit pas trop, bref l'art sert aussi à ça, T.T c'est le Top of the Tops, ok).

Nous étions donc enthousiastes à l'annonce de ce feuilleton de retrouver dans la prose de Wassyla le délicat cinéma de Téguia... Hélas, cette chronique n'aura finalement pas lieu pour des raisons qui ne seront pas dévoilées ici. A la place, une nouvelle plume dans une nouvelle chronique (qui ne coûte pas les yeux de la tête, elle...).

-Dans «Le tapis et la toile», le jeune et bien nommé Islem Meghiref (21 ans) du site UBU Mag, va suivre très pieusement le Festival de Cannes au jour le jour, tout en restant chez lui à la Casbah d'Alger.

- Par ailleurs la bien aimée Christine Aimé, responsable de la presse (écrite) du Festival de Cannes, est tout à fait formelle: contrairement aux films de leur pays, les critiques algériens sont de plus en plus nombreux à être accrédités à Cannes. Mais qui sont-ils, d'où sortent-ils et que veulent-ils à la fin? Clic, qu'ils se rassurent: il n'y aura pas cette année une sournoise chronique cannoise qui leur sera consacrée. Mais peut-être une revue de presse quotidienne- et nationale bien sûr. Ah bah oui, quand même...

- Sinon, très tendance cette année est le grand retour au grand sérieux. Clic, clic et clic! Fini les petites notules rigolotes qui ne font rire personne, fini les petites piques distribuées à la ronde et les petits fours piqués à la sauvette, fini les commentaires désobligeants et autres saillies antipatriotiques, adieu champagne frais et party chaudes. C'est juré, cette année l'envoyé spécial du Quotidien d'Oran sera studieux, sérieux et scrupuleux. En deux mots, enfin vieux. Au menu, un éditorial éclairant par jour à base d'informations bios et vraies, servies avec (que) des bonnes intentions. Si la rubrique s'appelle néanmoins «Mauvais esprit», c'est juste parce qu'on ne se refait pas à l'automne de sa vie.

- Vous aurez droit par ailleurs au fil des 11 jours de festival à quelques entretiens exclusifs et pour le moins inattendus: vous lirez ici ce que vous n'aurez jamais ailleurs. Comme cette délicieuse interview de Gilles Jacob, ci-contre, si sérieuse et so fun en même temps, peut-être un chouiya chitta, mais à Cannes si on n'a pas le smoking correct exigé et si les pompes ne sont pas cirées on ne monte pas les marches, comprenez-vous ?

- J'entends une poignée de francophones hurler «Barakat» en arabe approximatif et d'autres qui se demandent à voix basse - sur la musique de Nino Rota du film «Le Parrain 4», si cette 25ème accréditation au Festival de Cannes n'est pas le mandat de trop de l'envoyé spécial du Quotidien d'Oran. N'aurait-il pas mieux fait de passer la main suggèrent les uns, il n'ira pas jusqu'au bout assurent les autres, «Je me sens humilié» aurait même exagéré Kamel Daoud, le célèbre journaliste-écrivain qu'on a connu plus sympathique à l'époque où il animait des émissions de variétés sans intérêt sous le pseudo de Kamel Dynamite. Bref, le climat est tendu. Autant de promesses en suspend que de suspens en promesse. Les vautours qui volent au dessus de la croisette n'empêchent pas l'envoyé spécial du quotidien d'Oran, sourd et muet ou presque («Adieu au Langage») de débouler en skate (c'est comme un fauteuil roulant mais il faut rester debout).

Et jusqu'ici tout va bien HMDLH, ça roule. A Samedi.



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