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Un regard sur l'enfance

par A. Mallem

Abritée par l'association «Ennour» dont la vocation porte sur l'apprentissage du Coran, une exposition culturelle et éducative s'est ouverte, hier samedi, dans les locaux de cette association, situés dans le quartier du Bardo, juste derrière la mosquée Chentli, à Constantine. Programmée pour trois jours (jusqu'à demain lundi), l'exposition présente les travaux d'ordre pédagogique portant sur le thème de la promotion des droits de l'Homme, plus, particulièrement, ceux de l'enfant dans les régions conflictuelles, telle que la Palestine, travaux qui sont le fait d'une enseignante, en retraite.

Mlle Benazzouz Samia, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, est chercheuse indépendante et elle en est à sa cinquième exposition du genre car, chaque année, elle expose ses travaux de recherches et les présente dans des établissements scolaires de la ville. Les années précédentes, elle avait, notamment, exposé sur les thèmes de la lutte contre la drogue et le tabagisme, en milieu scolaire, ainsi que la déperdition scolaire, et ses travaux de recherche ont été très appréciés.

«Pour cette année, nous a-t-elle confié, hier, au moment de l'ouverture de l'exposition, j'ai tenté de me pencher sur la violence subie par les enfants palestiniens, dont ceux de Ghaza, qui vivent, quotidiennement, sous les bombes de l'armée israélienne et sous le regard indifférent de la communauté internationale ». Et d'illustrer ses propos, en brandissant un rapport de l'OMS, sur la prévention de la violence dans le monde qui indique que chaque année 1,6 million de personnes perdent la vie, victimes de violences. Et il faut avouer que les travaux manuels qu'a réalisés, Mlle Benazzouz, notamment à travers des figures, des maquettes qu'elle a modelées, elle-même, sur des sujets imaginaires, contiennent beaucoup d'espoir et d'idéalisme où le symbolisme prend une grande place dans l'expression des idées. « J'ai invité les enseignants et les enfants de trois écoles de la ville, de trois CEM et du lycée ?Fadila Saâdane' pour venir visiter l'exposition. J'ai dans l'idée, a-t-elle souligné, que les enseignants, qui saisissent bien les messages véhiculés par mon exposition, pourront mieux les expliquer aux enfants. Car, j'ai tenté de mettre en exergue tous les maux qui résultent de la violence des conflits armés sur les enfants ».

Des prospectus et des cartes qu'elle fabrique, elle-même, vont être distribués, gratuitement, dans les écoles. Et cette femme qui compte sur ses propres efforts, sans aucune aide ou subvention des pouvoirs publics, avoue qu'elle fait tout sur ses propres deniers. « Je fais ces choses depuis que j'étais institutrice. J'ai exercé ce métier, passionnant et attachant, depuis 23 ans. J'aime beaucoup les enfants et je cherche à les aider, selon mes moyens, afin d'alléger leurs souffrances ».