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Correspondances : et l'on se permet de, de et de?

par Bachir Ben Nadji

Est-on en droit de se permettre d'écrire et de destiner des lettres à... n'importe qui... (bien sur, à des responsables algériens) à partir de capitales et de villes étrangères où l'on est douillettement installés, où l'on profite des plaisirs de la belle vie des pays européens.

Je me suis posé cette question, mais je dirais que je n'ai jamais vu, (peut être que je ne me permet pas ni prétend pouvoir voir ou lire toute la presse de la planète), des écrivaillons interpeller des chefs d'Etats, des responsables à des niveaux élevés, sans passer par des canaux diplomatiques, à travers la presse pour leur dire voilà ce que vous avez fait, et ce que vous devez faire, incroyable mais vrai, quelle inspiration on a quand on est bien installé et quelle vision on a de ce qui se passe à des milliers de kilomètres.

Monsieur X écrit à messieurs Y et Z à travers la presse pour leur dire voilà qui vous êtes, ce que vous avez fait, ce que vous devez faire, juger, dresser un procès, faire un réquisitoire, jeter en pâture des gens qu'on a jamais pu approcher, qu'on connait soit par, soit à travers les «on dira-t-on» et proposer des solutions à tous, et quelles solutions !. On détruit des hommes, on détruit un pays, on réduit tout à zéro, rien n'est bon, tout est négatif, il n'y a qu'eux qui sont les meilleurs, à nous de juger, à vous de juger chers amis lecteurs.

J'ai déjà lu des écrits d'Algériens vivant en Algérie, critiquant tout le monde, mais subissant tout ce que subissent tout les Algériens, et ceci est à leur honneur, malgré que leur parcours positif ou négatif aux yeux de X ou d'Y n'est pas des plus brillants ni des plus propres, car ayant accumulé des fortunes pendant un certain temps et puis devenir plus démocrate que le reste des gens, devenir opposant à un autre temps, mais de là à accepter que des gens vivant sous d'autres cieux, ne sachant même pas ce que subit le citoyen lambda de Tizi Ghenif ou de M'daourouch, ça je ne l'admet pas et ne l'admettrais jamais et cela pourrait être le cas de beaucoup d'algériens honnêtes vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur pays et concitoyens.

Hé bien figurez-vous que je viens de lire un écrit de quelqu'un qui n'a pas la nationalité algérienne car échangée avec celle où il vit pour être au service de ceux qui le payent pour lui permettre de détruire ses frères ou ceux qu'il prétendait être les siens, et il en a fait contre beaucoup de gens, et pour avoir accompli un «bon travail» et effectué des missions hors des frontières de ce pays et de l'Europe qu'il chéri car lui donnant tout le confort qu'il adore.

Ce quidam, à force d'être bien remonté comme on remonte un réveil du bon vieux temps, qui se dit aimer l'Algérie et d'où il est originaire, comme le sont des milliers de pieds noirs et de pieds blancs ayant choisi de vivre en France depuis de lustres pour avoir fui ce pays qui les a vu naitre, mais dont ils n'ont pas (et jamais) accepté son indépendance par rapport à fafa, s'est adressé à des responsables algériens sur un ton mesquin pour leur dire vous ne valez rien et que vous n'avez rien fait et que vous devez partir et laisser les gens? tranquilles. Et contre qui troque-t-il ces gens là, contre ses nouveaux maîtres ou ses nouveaux mentors ? Qu'il le dise et nous libère, et se libère de ses complexes !

Et de quel droit peut-on tenir pareil langage à des gens avec lesquels on ne partage même pas la misère ou le bonheur du quotidien, de quel droit on s'érige avocat des pauvres Algériens de toutes les couches et de toutes les classes, pour insulter les gens à partir d'un salon douillet, et de tout démonter dans un pays qu'on a abandonné pour d'autres cieux et un confort tout autre aux bords de la Seine et des cours d'eau de l'hexagone. Que tout le monde sache que je n'ai rien contre l'hexagone, du peuple qui y vit, de ses responsables et d'autres, mais sachez que je hais la politique de l'hexagone et ce que pondent les politiques de l'hexagone contre mon pays et ce qu'émettent leurs médias contre l'Algérie et les algériens qu'ils trainent dans la boue en toutes circonstances qu'elles soient bonnes ou mauvaises. A ce gens, je dirais de quoi je me mêle. Notre lutte de libération nationale nous a permis de nous émanciper, vos armées ont été défaites, on a eu notre indépendance nationale chèrement acquise et arrachée, laissez l'Algérie tranquille. Les uns veulent construire une relation stratégique avec l'Algérie, bonne ou mauvaise intention, mais n'en veulent pas d'une Algérie forte, les autres la haïssent qu'elle soit en bonne santé ou complètement malade car ils veulent l'envoyer à l'hôpital comme ils ont en fait pour beaucoup de pays africains, et souhaitent le faire en Syrie après avoir détruit la Libye.

Je reviens au quidam qui a pondu une page entière d'un quotidien tabloïd algérien éclairant l'opinion publique sur ce qui se passe en Algérie selon une vision algérienne, et là je n'ai rien contre les quotidiens algériens ou contre ceux qui écrivent sur ce qui ce passe en Algérie, qu'ils critiquent ou disent ce qu'ils veulent, eux au moins fonctionnent comme nous tous, qu'ils soient pour ou contre qui que ce soit, je n'en ai que faire, ce sont les nôtres et on a tous les droits, celui d'être avec ou de ne pas partager les opinions ! Mais pour ce qui concerne le mec en question, je dirais qu'il n'a pas le droit de parler des principes contenus dans la Déclaration du 1er Novembre 1954, ni de la confiscation de pouvoir, du mépris du peuple, de la mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour l'indépendance nationale, de, et de et de. Le système, qu'en connait-il lui qui vit ailleurs et qui épouse les thèses des ennemis de l'Algérie indépendante et de ses martyrs. Moi, l'algérien qui vit sous les cieux de l'Algérie, qui a ses propres opinions sur ce qui se passe dans son pays, je lui dénie le droit de parler de notre pays, des gens qui le gouverne bien ou mal, des responsables, des citoyens, des cadres, des chômeurs, des jeunes, des retraités. Tous ces gens vivent dans ce pays, partagent le bonheur et le malheur, ont ou n'ont pas leurs idées sur ce qui se passe chez eux, ne partagent pas ce qui a été écrit par ce quidam. Et même s'il y a des algériens qui vivent sous ces cieux et qui ne partagent pas les points de vue de la majorité, ils ont tous les droits de dire ce qu'ils veulent, d'écrire ce qu'ils veulent là ou ils veulent, sur les journaux ou même su les murs comme le font certains, pensant bien faire, alors que leurs «tags» resteront indéfiniment, personne ne viendra les effacer, ni les APC, ni quelqu'un d'autre.

Hé bien notre écrivaillon vivant sous les cieux parisiens et fréquentant les salons de la capitale française, influencé par le «petit journal de canal plus» comme le sont certains algériens vivant là bas et ici et en mal d'air parisien, veut nous imposer son point de vue sur les gouvernants de l'Algérie, le lui est-il permis, qui lui a donné ce droit de venir nous donner son point de vue et peut être penser nous pousser à nous poser les mêmes questions que lui. Je me demande quel est son objectif dans tout cela, que veut-il à travers son écrit et sa lettre à ces messieurs loin de lui sur tous les plans, qu'ils soient les meilleurs ou les pires.

Sous le prétexte de patriotisme, ce monsieur de Paris va jusqu'à proposer à celui qu'il voit en lui le détenteur du vrai pouvoir, l'arrêt du processus électoral, qu'il qualifie de mascarade, et il va jusqu'à faire d'autres propositions aussi incroyables et inimaginables les unes que les autres, parfois frisant l'irresponsabilité et l'absence de logique, désapprouvant (et de quel droit ?) la situation qui prévaut actuellement au niveau national, alors qu'il ne vit même pas avec le commun des algériens et ne partage rien avec eux.

Notre journaleux, écrivaillon rendant des services à des services et je ne sais quoi d'autre (?) ne voit de danger pour le pays de nulle part, ni de nos frontières, ni d'ailleurs, citant pêle-mêle des pays amis ou partenaires, et par-dessus le marché citant Israël comme n'étant pas une source de danger pour notre pays, mais pensant que celui-ci proviendrait d'un seul homme, comme si que cet homme à des pouvoirs maléfiques à même d'hypnotiser tous les algériens et de les rendre incapables de choisir leur destin seuls.

A notre quidam que je ne respecte point en raison de ses positions internationales, nationales et je ne sais de la planète Mars ou Jupiter, et pour le travail et les missions accomplies pour le compte de puissances étrangères, je dirais que le pays, malgré tout, et contre ton gré, va bien sur plusieurs points et que les secousses qu'il subit, sont une preuve de sa bonne santé, qu'il n'est pas dans une situation aussi négative qu'il celui-ci prétend, lui qui vit ailleurs au sens propre et figuré, qu'il n'a pas à s'en inquiéter, que les algériens, les vrais, vivant sous les cieux de ce beau pays, sont en mesure de faire les meilleurs choix pour leur avenir et celui des autres générations. Je n'en dirais pas davantage, à bon entendeur salut !