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Regroupement des chefs de partis soutenant Ali Benflis : Appel pour un «vote de conscience»

par Ziad Salah

Mustapha Boudina, numéro un du Mouvement des Citoyens libres, a failli capoter ce regroupement des leaders de vingt-trois partis ayant affiché leur soutien à la candidature d'Ali Benflis. Son discours trop long, décousu, en plus de ses difficultés de diction, ont poussé une partie du public à quitter les lieux. D'autant qu'en milieu d'après-midi, le climat a commencé à se rafraîchir. Mustapha Boudina, se considérant l'initiateur de la rencontre, a tenté de brasser toute l'histoire de l'Algérie, notamment contemporaine. Il a, entre autres, évoqué les scandales de l'ère de Bouteflika, c'est-à-dire celui de Khalifa, de Sonatrach et celui de l'autoroute Est-Ouest. Cependant, l'orateur, en pur produit du système, s'est interdit de formuler une quelconque critique à l'endroit du président de la République Abdelaziz Bouteflika. On retiendra de ses dires, son accusation ouverte à l'entourage du président, notamment à ses ministres. «Ce sont eux qui veulent pousser le peuple à sortir et investir la rue. Quant à nous, nous sommes des partisans de la paix». Si le président de la République a été épargné lors de ce regroupement par tous les intervenants, dont certains ont prié Dieu pour son rétablissement, le ministre Amara Benyounès et dans une moindre mesure Ammar Ghoul ont eu un autre traitement. Le premier, notamment, a été accusé d'avoir insulté les Algériens. «A son père, martyr de la Révolution, nous demandons que la paix soit sur son âme», dira Mahfoud Benarba, coordinateur régional du MCL. Parmi les femmes qui sont intervenues dans ce regroupement, citons Mme Lardjani, membre du staff national de la campagne électorale d'Ali Benflis. «Le gouvernement s'est transformé en comité de soutien au candidat Abdelaziz Bouteflika. Toutes les institutions de l'Etat sont actuellement instrumentalisées au service de Bouteflika», «sauf, tiendra-t-elle à souligner, l'ANP et ses différentes structures». Mais cette dame a avancé une notion qui, visiblement, va servir dans la campagne électorale de Benflis «vote de conscience». De son côté, Mohamed Zerrouki, numéro un du FNL (Front national des Libertés) a lui aussi mis en garde les citoyens algériens. «Nous aussi, nous sommes avec Bouteflika. Mais il se trouve que le Président sert juste de vitrine à ceux qui ont décidé de faire l'OPA sur les richesses de l'Algérie». Pour lui, il n'y a pas trente-six mille chemins, mais uniquement un: «le 17 nous devons porter une attention particulière aux urnes, exactement comme l'attention de la mère à l'endroit de son bébé». «Sinon, ceux qui se cachent derrière Bouteflika se résoudront au bourrage des urnes». Comme à son accoutumée, Zerrouki a écorché «les moudjahidine qui sont dans le gouvernement. Ce sont eux qui ont porté préjudice au pays», a tonné celui qui se réclame comme fils de chahid.

Haddad Abdellah, président du Front de Lutte nationale (Djabhat Ennidal Al Watani) a été très bref. Il a souligné que c'est l'entourage de Bouteflika qui pousse au pourrissement de la situation pour ne pas être obligé de rendre compte au peuple sur le dépècement de l'Algérie et de ses richesses. Pour lui, le retour d'Ouyahia et de Belkhadem s'inscrit dans cette logique. «Celle d'assumer leur responsabilité en cas ou la situation vient à se détériorer et répondre de leur gestion passée». D'autres leaders invités à cette rencontre devaient prendre la parole, notamment Benbaibeche, leader du parti El Fadjr El Djadid, Azza Messaoud du parti Affak, Touhami Abdelghani et bien d'autres. Un membre de la direction électorale d'Oran nous affirme qu'au minimum une quinzaine de chefs de partis ont fait le déplacement à Oran pour assister à ce regroupement qu'a abrité le jardin de la villa de feu Benarba, une figure oranaise.