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Quel service public dans les médias ?

par Salah-Eddine K.

Le grand chapiteau du siège de la permanence des partisans d'Ali Benflis, à Alger, a affiché complet lors du débat organisé par le club de réflexion de la campagne électorale. Des spécialistes en communication ont animé un conférence-débat sur le thème du service public dans les médias. Le candidat Ali Benflis a dénoncé dernièrement le parti pris de la chaîne de télévision nationale publique quant à la couverture de sa proclamation comme candidat aux présidentielles de 2014. Cette chaîne ne lui consacra lors du journal télévisé que moins d'une minute pour informer sur sa candidature, s'est scandalisé le conférencier Ahmed Adimi, hier, lors de cette conférence-débat. C'est toute la question sur le service public qui se trouve posée actuellement dans cette course aux présidentielles de 2014. Loin d'assurer un service public où tous les candidats sont égaux, l'ENTV demeure à contre-courant de ce qui se fait sous d'autres cieux où les avis contradictoires ont droit de cité.

Le conférencier estime que notre pays est l'un des rares au monde où les médias ont des rapports et liens directs avec des responsables de l'Etat. Le citoyen dans une telle situation ne peut être en mesure de se faire une opinion claire sur telle ou telle chose. Au chapitre de la presse écrite, là aussi, le conférencier relèvera de «graves anomalies». Et de s'interroger sur le fait que des journaux aux tirages limités, et qui ne répondent à aucune logique commerciale, gagnent pourtant beaucoup d'argent grâce à une publicité qui leur est distribuée gracieusement par ceux qui leur ont accordé l'agrément.

Un journal à tirage limité que personne n'achète peut-il être commercialement viable ? Et d'ajouter : c'est l'argent du contribuable qui est dilapidé, car c'est avec son argent que l'Etat importe le papier nécessaire à la fabrication d'un journal et que seuls les propriétaires de ces journaux en profitent. La radio, elle aussi, n'est pas épargnée dès lors qu'elle montre son parti pris au profit du pouvoir. Celle-ci ne cesse, selon l'orateur, son matraquage à l'égard des auditeurs en émettant surtout des émissions sur le nombre de projets réalisés, faisant ainsi campagne au profit du candidat sortant.