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Santé : Les paramédicaux renouent avec la protestation

par A. Zerzouri

Difficile de retenir la colère des paramédicaux qui, «lassés de tout dialogue stérile», ont décidé de renouer avec la protesta à partir du 17 mars prochain. Constat amer des syndicalistes du SAP à l'issue de l'examen, lors de la réunion jeudi dernier du conseil national, de la situation d'avancement dans la concrétisation des points de la plateforme de revendications par la commission mixte installée depuis plus d'un moins. «Aucun acquis, la commission mixte n'a encore rien réglé», se désolent les paramédicaux. La tutelle vient de demander un autre délai, un second, pour terminer le travail, reconnaissant implicitement que le dossier demeure toujours à l'étude. Pourtant, soutiennent les concernés, cette même tutelle a affirmé au mois de janvier dernier que plusieurs points de la plateforme de revendications pouvaient être réglés dans un délai assez court, pas plus d'un mois, et elle préviendra toutefois que certaines doléances nécessitent, voire exige, plus de temps, à l'exemple du mécanisme de lancement d'un nouveau plan de carrière des paramédicaux. Le dépit prend, ainsi, le dessus dans les réactions de la base. «Il est clair aujourd'hui que la tutelle cherche à gagner du temps en se ménageant un nouvel épisode de répit à son avantage avec des promesses sans lendemain», croient dur comme fer les paramédicaux que nous avons contactés. Ces derniers rappellent à l'appui de leur argument comment la tutelle a «déjoué» l'appel à la grève (de trois jours) lancé en janvier 2013, promettant lors d'une rencontre conjointe avec les représentants syndicaux, tenue à la veille de ce mouvement de protestation, de concrétiser plusieurs revendications dans un délai de 30 jours, dont la mise en forme et l'exécution de l'arrêté ministériel source de discorde entre les deux parties. L'arrêté ministériel en question devrait permettre, comme l'a signalé le président du Syndicat algérien des paramédicaux, l'intégration des paramédicaux brevetés (infirmiers) dans le nouveau statut et l'accès du personnel paramédical aux postes supérieurs. Cette fois-ci, donc, le conseil national ne s'est pas contenté d'accorder un «chèque en blanc» à la tutelle. «Un nouveau délai, oui, mais au bout, c'est le positif qu'on doit palper ou c'est la cassure». Voilà en filigrane le résumé de la décision du conseil national du SAP ayant sanctionné la rencontre de ce jeudi 28 février. Un préavis de grève de trois jours, à partir du 17 mars prochain, a été lancé par le conseil national, accordant de la sorte une date butoir ou un ultimatum à la tutelle avant de recourir à l'action. Mais plusieurs paramédicaux ne s'attendent plus au «miracle» et se préparent sérieusement au bras de fer avec la tutelle.

Enfin, il semble qu'il n'y a pas uniquement ce conflit à régler par les paramédicaux, car il s'avère qu'une crise syndico-syndicale se profile à l'horizon et qu'il faudrait solutionner à défaut de perdre toutes les batailles. M. Khemar Abdelkrim, SG du SAP de la wilaya de Constantine, nous a déclaré, hier, que les décisions du conseil national ne les intéressent pas du moment que le mandat de cet organe syndical a expiré depuis le mois de janvier dernier. «Nous revendiquons, donc, un congrès national pour renouveler les membres du conseil national du SAP», tranche notre interlocuteur. Nous avons vainement essayé de contacter M. Lounès Gacha afin d'avoir son avis sur cette question qui donne un «caractère illégal», comme le souligne le SG du SAP à Constantine, à toutes les démarches initiées en matière de représentativité des paramédicaux.