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Grogne à la poste: L'UGTA rassure

par A. Mallem

«Les informations alarmistes rapportées dernièrement par la presse et faisant état d'une prétendue colère grandissante parmi les travailleurs d'Algérie Poste ne sont pas fondées», soutient M. Djelouat Lyazid, membre du syndicat d'entreprise d'AP affilié à l'UGTA, tout en comparant cette situation à d'autres grandes entreprises du pays, qui font actuellement «l'objet de tentatives de déstabilisation» qui ne disent pas leur nom.

« A travers la déstabilisation de ces grandes entités économiques, c'est l'Algérie qui est visée», a-t-il estimé. Selon lui, «les tentatives de débrayage menées par des groupes isolés, comme celles qui ont touché dernièrement la recette principale d'Ali Mendjeli et celle de la cité Daksi à Constantine, ne peuvent en aucun cas être considérés comme des mouvements qui expriment la colère de la grande masse des travailleurs», parce qu'il faut savoir, a-t-il tenu à souligner, «qu'Algérie Poste compte environ 30.000 travailleurs activant dans 3.500 bureaux de postes implantés sur tout le territoire national». Aussi, les revendications avancées dans ces cas d'espèce se sont distinguées par leur aspect secondaire. «Les travailleurs qui ont observé des arrêts de travail momentanés, se sont plaints au directeur de wilaya, qui s'était déplacé sur les lieux, de la qualité du mobilier du bureaux, des conditions de travail, etc. Et dans un autre cas les mécontents eux-mêmes ne savaient pas clairement ce qu'ils voulaient», a expliqué ce syndicaliste que nous avons rencontré jeudi au bureau de la recette principale de Constantine, tout en nous remettant une copie du communiqué diffusé le 25 février dernier par le syndicat d'entreprise d'Algérie Poste. Dans ce document signé par le secrétaire général du syndicat d'entreprise d'Algérie Poste, il est indiqué que «la nouvelle nomenclature des postes a été enrichie avec effet pécuniaire du 1er juin 2011, soit 20 mois», et qu'une nouvelle classification et une nouvelle nomenclature des postes seront finalisées le 20 mai prochain.

«La commission ad hoc mise en place par le ministre des PTIC, a tenu une série de réunions pour réviser la convention collective et elle se trouve actuellement au stade de l'achèvement de sa mission », explique encore ce cadre syndical en insistant pour dire que toutes les revendications avancées par l'UGTA sont à présent satisfaites. «S'agissant du rappel de 2008, a-t-il ajouté, le ministre a réitéré ses engagements pris le 12 janvier 2013 et il va charger une commission interne au ministère pour étudier cette question et les modalités de son application. L'essentiel étant obtenu, nous, en tant que travailleurs, nous n'avons qu'à faire preuve de patience et attendre que tout le travail soit achevé», a estimé M. Djelouat. Brandissant encore le communiqué cité, il fera remarquer que tous les postes, toutes les catégories, du chef d'établissement aux caissiers principaux, en passant par les chefs d'équipes et responsables, tous seront reclassés et le bénéfice de ce reclassement apparaîtra dans la paie du mois de février. «Le rappel des 20 mois sera perçu au mois de mars, et les comptables et comptables principaux seront également reclassés le mois de mars courant dans les mêmes formes», lit-on encore dans le communiqué. Notre interlocuteur est revenu pour signaler que «les autres catégories, comme les facteurs, les agents des cabines et autres, seront intégrées à partir du mois de mars et que la nomenclature des postes actuelle avait été faite en juin 2011, avant l'installation du syndicat d'entreprise. «Lors de la dernière réunion tenue jeudi 21 février au ministère de tutelle, en présence du ministre et du secrétaire général de l'UGTA, nous avons ajouté d'autres catégories comme les guichetiers, les caissiers et les comptables qui ne figuraient pas dans la première nomenclature des postes».

«Nous, en tant que syndicat de l'UGTA, a dit M. Djelouat pour terminer, nous estimons qu'il n'y a plus aucune raison valable pour revendiquer encore en déclenchant des arrêts de travail qui ne feront que pénaliser l'entreprise». Rappelons tout de même que les derniers mouvements de grève intervenus à Algérie Poste et qui ont paralysé le service dans plusieurs régions du pays ont été menés d'une manière spontanée par les travailleurs eux-mêmes sans la chapelle des structures syndicales.