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La santé en milieu scolaire mise à mal

par A. El Abci

Les établissements scolaires de la wilaya de Constantine «font» l'actualité ces derniers temps, mais pas toujours à leur avantage. Ainsi jeudi dernier, la radio régionale a consacré une de ses émissions au thème de la politique de la santé scolaire qui a essuyé un tir croisé aussi bien de la part des auditeurs que celui de certains invités officiels de ladite émission.

En effet, les deux représentantes de la direction de la santé et de la population ont présenté un état des lieux de la santé en milieu scolaire «idyllique» surtout par le biais de chiffres. Ainsi, la première parlera des axes autour desquels tourne cette politique, le suivi rigoureux des maladies chroniques, une couverture vaccinale, un contrôle des conditions d'hygiène (cantines et toilettes) et une éducation sanitaire dispensée à l'élève lors des consultations. Alors que la seconde fera état du bilan des 45 unités de diagnostic et de suivi (UDS), établi le premier trimestre 2011 et portant sur une population scolaire globale de 76.787 élèves. Ainsi, il a été recensé 163 cas de diabète, 430 cas d'asthme, 3.688 cas d'insuffisance dans l'acuité visuelle, 602 de strabisme, 304 de rhumatisme articulaire aigu et 2.833 cas de difficulté et retard scolaire. Ce bilan des activités de la santé scolaire n'a pas été du goût aussi bien des auditeurs qui ont trouvé à redire, que de certains invités qui n'ont pas manqué non plus de protester contre certaines affirmations. Les parents des élèves souffrant de maladies chroniques, qui se sont exprimés par téléphone, ont surtout évoqué la difficulté et l'indisponibilité de spécialistes pour le suivi de leurs enfants. A l'exemple de ce parent d'élève ayant besoin d'un ophtalmologue, qui déclare ne pas en avoir trouvé de disponible à l'école.

Un des invités de l'émission, chef d'établissement scolaire de sont état, fera savoir que les maladies ne se traitent pas par des statistiques. Si celles-ci sont nécessaires, il y a cependant lieu de faire très attention au piège qu'elles peuvent constituer. Déclarant ne pas contester le bilan en lui-même, mais que tout ce qui a été dit sur le suivi n'existe pas sur le terrain. Et de lancer «cela fait des années que nous demandons des dentistes et des psychologues, mais jusqu'à présent, nous sommes gavés de promesses, concrètement il y a toujours rien de ce côté-là».

De même qu'il contestera qu'une programmation existe, affirmant que «l'équipe de UDS débarque dans la salle de cours sans crier gare et commence son travail, jetant les enseignants concernés dans l'embarras et la gêne ne sachant ni continuer le cours ni vraiment l'interrompre».