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El-Bayadh: L'intégralité des registres de l'état civil emportés par les crues

par Hadj Mostefaoui

Le service de l'état civil de la mairie d'el-Bayadh, qui a perdu, lors des dernières inondations de ce mois, tous ses cachets humides et plus de 601 registres de naissance et de décès, dont certains remontent avant même le début du siècle dernier, ne semble pas au bout de ses peines. Tout ce lot a été emportés par les crues de l'oued et, nous dit-on, ce service ne sera pas fonctionnel de sitôt. Concours de circonstances, une semaine avant ce samedi noir qui est resté gravé dans la mémoire de la population locale, la mairie a décidé d'entreprendre des travaux supplémentaires d'embellissement et d'aménagement de l'une des ailes de son siège, et de transférer l'état civil, hommes et bagages, au siège du centre culturel Mohamed Belkheir, situé à moins de cinq mètres de l'oued et deux jours plus tard, le pire est arrivé. L'ensemble de cet établissement culturel a été englouti sous les eaux et l'intégralité des documents administratifs de l'état civil ainsi que 1200 ouvrages de la bibliothèque dans les deux langues ont été emportés par les flots de l'oued en furie vers la Sebkha du chott Chergui.

L'opération de transfert est normalement soumise à l'appréciation et à l'accord du président de la cour territorialement compétente, qui est le seul habilité exclusivement à se prononcer et à ordonner le déplacement ou le transfert de tout registre de l'état civil en dehors de la mairie d'origine. Une enquête judiciaire a été ouverte par la justice pour déterminer les responsabilités. Pour les administrés, il leur est quasiment impossible de se faire délivrer une pièce d'état civil plus particulièrement lorsqu'il s'agit de celle de leurs ascendants.

L'opération de transcription des actes de l'état civil à partir des documents conservés par la cour de Saïda risquerait de prendre beaucoup de temps et l'on parle déjà de plus de six mois pour remettre sur rail l'état civil de la commune d'el-Bayadh, surtout lorsqu'on sait que des milliers de jeunes traversent une période d'inscription dans différents centres de formation ou doivent participer aux concours de recrutement.