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Ruée sur les magasins d'habillement: L'Aïd mais aussi la rentrée

par A. Mallem

Par une chaleur étouffante qui approche les 40° et au moment où le compte à rebours a déjà commencé pour la fin du mois sacré de Ramadan, les magasins d'habillement et de chaussures, ainsi que les souks de la ville des ponts sont pris d'assaut par des foules compactes, composées surtout de femmes accompagnées de leurs enfants, à la recherche d'habits neufs pour l'Aïd El-Fitr et la rentrée scolaire.

Deux événements qui vont intervenir, cette année, à des dates très rapprochées. Dès le matin ainsi que le soir après le f'tour, à la rue Didouche Mourad, au R'cif et à Sidi Bouannaba, il est difficile de se frayer un chemin parmi la foule compacte.

 Débarrassés désormais des vendeurs informels qui leur faisaient concurrence, les magasins du centre-ville ne désemplissent plus, de jour comme de nuit. «Pour ne pas courir le risque de ne rien trouver sur le marché pour habiller mes enfants, surtout qu'on a entendu dire qu'il y a une rareté des produits cette année, je me presse d'acheter dès aujourd' hui», nous a confié Nadia, une femme d'une quarantaine d'années qui a trois enfants scolarisés au niveau primaire. «Les habits vont leur servir en même temps pour l'Aïd et la rentrée», a-t-elle ajouté. Cette femme était en train de marchander un ensemble pour enfant de six ans dont le prix de 1.800 dinars qui lui a été demandé par le vendeur lui paraissait trop élevé. Mais devant l'attitude inflexible du marchand, elle a dû débourser la somme demandée sans un centime de rabais. Interrogée sur les prix, elle a estimé qu'à part les produits chinois de moindre qualité, les autres sont très chers. Pour les fillettes, par exemple, on peut trouver des chaussures de fabrication chinoises à 600 dinars la paire. Quant aux produits locaux, ils sont hors d'atteinte et sont proposés entre 1.900 et 2.400 dinars la paire. Passant à proximité du R'cif, un père de famille a expliqué que les commerçants profitent de ces deux événements pour faire monter les prix d'autant plus qu'ils n'ont plus de concurrents. Il faisait allusion aux marchands informels qui ont été chassés de cette place. Quelques mètres plus loin, Tarek, 25 ans, qui tient un étal au coin d'une rue, a affirmé que les commerçants ont opéré cette année des augmentations sur les articles pour enfants allant jusqu'à 30%. «Je fais partie des commerçants informels qui ont été délocalisés dans l'espace du polygone. Mais comme la majorité de mes camarades, j'ai dû abandonner parce que cette formule s'est révélée non rentable et je travaille aujourd'hui comme salarié chez un commerçant». Plus loin, dans un magasin d'habillement pour enfants, le commerçant nous signale qu'il y a un manque flagrant d'articles d'habillement pour femmes et pour enfants, à cause des événements qui se déroulent en Syrie, parce que beaucoup de commerçants de la place s'approvisionnaient dans ce pays arabe. Et fatalement, a-t-il fait remarquer, c'est la loi de l'offre et de la demande qui joue. «Mais il ne faut pas s'étonner de la montée des prix parce que c'est normal et chaque année c'est la même chose», a-t-il souligné.       

A la rue Abane Ramdane où il y a une concentration de magasins d'articles de qualité, et où les vitrines sont bien achalandées et sont fréquentés par une clientèle plus huppée, il a été remarqué que les ensembles pour enfants connaissent un engouement particulier. Ainsi, un ensemble de deux pièces pour fillettes est cédé à 3.500 dinars. Dans la même boutique, on constate aussi que des robes vont jusqu'à 6.000 dinars la pièce. Toutefois, les parents n'hésitent pas à mettre le prix pour satisfaire leurs enfants. «La qualité a un prix», nous a dit une femme rencontrée dans un magasin de cette avenue.