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Des saisies de viande opérées régulièrement: Prolifération de l'abattage clandestin

par J. Boukraâ

En dépit du renforcement des contrôles, le phénomène de l'abattage clandestin dans les communes périphériques, en particulier à l'est de la wilaya : Hassi Bounif, Hassi Ameur et Sidi Maarouf, a connu une grande prolifération.

En effet, plus de deux cents kilos de viande rouge non contrôlée issue de l'abattage clandestin ont été saisis, dernièrement, au niveau de Douar Boudjemaâ par les services du commerce et l'inspection vétérinaire. Cette viande issue de l'abattage clandestin a été transférée vers le jardin public d'Oran pour nourrir les animaux du zoo. La hausse vertigineuse des prix de la viande ovine et du poulet incite de plus en plus de consommateurs à se rabattre sur la viande provenant de l'abattage clandestin. Aussi, durant les mois de janvier et février, les services de l'inspection vétérinaire, en collaboration avec les bureaux d'hygiène communaux et les services de sécurité, ont saisi cinq (05) quintaux de viande non contrôlée issue de l'abattage clandestin. Le phénomène de l'abattage clandestin, qui était limité il y a quelques années aux seules communes périphériques de l'Est de la wilaya, à l'exemple de Hassi Bounif et Hassi Ameur, semble prendre des proportions alarmantes à Oran.

La viande issue de l'abattage clandestin est vendue dans pratiquement tous les marchés populaires, El Hamri, Saint Eugène, Medina Djedida, pour ne citer que ces exemples. Au total, 34 points d'abattage clandestin répartis sur les communes limitrophes ont été recensés par les services concernés. D'autre part, les étals illicites de vente de viandes blanches et rouges commencent à apparaître dans tous les marchés de quartiers de la ville comme à El Hamri, Eckmühl et Haï Sabah, la rue Maupas à Saint Eugène, entre autres. Des personnes s'auto proclamant bouchers exhibent leurs marchandises à l'air libre, ce qui constitue une réelle menace pour la santé des consommateurs. La lutte contre ce phénomène nécessite non seulement un travail de coordination avec les forces de sécurité, mais surtout la sensibilisation des consommateurs qui n'hésitent pas à acheter ces viandes de qualités douteuses, pour économiser quelques dinars.

Les bouchers font face à une rude concurrence avec l'abattage clandestin, pratiqué sans scrupules. Certains ont dénoncé l'inefficacité des dispositions de contrôle pour mettre fin à l'abattage clandestin très répandu dans la localité de Hassi Bounif et le nouveau phénomène qu'a engendré cette pratique est l'afflux des bouchers pour acheter cette viande à un prix concurrentielle et la vendre ensuite sur le marché comme étant un produit contrôlé. «Nous avons été contraints, nous les gens du métier, à nous approvisionner en viande de l'abattage clandestin, car nous n'arrivons plus à écouler nos produits achetés à l'abattoir à raison de 840 DA le kilo, alors qu'à Hassi Bounif, la viande rouge est cédée à 600 DA», expliquent ces bouchers.

Du bilan établi en 2010 par la direction du commerce sur les opérations de saisies effectuées et les interventions, il ressort 948 interventions et 138 PV de poursuites judiciaires dressés. La direction a également enregistré 478 kg de viande saisis pour un montant de 244.000 DA et trois propositions de fermeture. Quant à la nature des infractions, elles se résument en l'abattage clandestin, la vente de poulet non éviscéré et l'exposition à la vente de la viande hachée préparée à l'avance.