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Belkhadem: L'Algérie ne paiera pas de rançon

par Z. Mehdaoui

Après l'organisation du 9e congrès, l'élection des membres du comité central (CC), la réélection au poste de secrétaire général du parti de Abdelaziz Belkhadem, la restructuration du FLN s'est terminée avec l'élection du bureau politique (BP). Une quinzaine de membres composent le nouveau BP, avec la désignation, pour la première fois dans toute l'histoire du parti, de deux femmes. Même si cette nomination de deux femmes au sein du BP reste symbolique par rapport au nombre d'hommes (13) qui siègent au sein de cette instance suprême, il n'en demeure pas moins que cela reste une «avancée notable» au sein des structures du FLN. C'est du moins ce qu'a déclaré Abdelaziz Belkhadem, à l'occasion d'une conférence de presse animée hier au siège du parti à Hydra. La surprise dans le nouveau BP, c'est la mise à l'écart de Saïd Bouhadja, un homme très proche de Belkhadem, qui s'est toujours occupé du service communication du FLN. C'est Gassa Aïssi qui est chargé désormais de cette tâche par le secrétaire général du FLN. Quatre membres de l'ancienne instance exécutive du parti, dont Amar Saïdani, ex-président de l?APN, ne font plus partie du cercle restreint du secrétaire général, même s'ils siègent au comité central mis en place lors du dernier congrès du FLN.

 Abdelaziz Belkhadem est convaincu que la crise qui avait failli disloquer le plus ancien des partis politiques en Algérie, est dépassée et a été surmontée.

 Le choix des hommes au sein du bureau politique a été difficile, a déclaré hier le secrétaire général du FLN. Ce dernier est cependant confiant dans les choix en soulignant que cela a nécessité une sorte d'alchimie qui a pris en considération plusieurs paramètres, notamment la région dont sont issus les membres du BP. La première priorité du FLN, a déclaré son SG, c'est le redéploiement du parti au sein de la société et à l'intérieur du pays. C'est une nouvelle ère qui s'annonce, ajoute le conférencier, qui soutient que la deuxième priorité du parti réside dans l'écoute des citoyens et cela au niveau des assemblées populaires communales (APC), des assemblées populaires de wilaya (APW) et de l'Assemblée populaire nationale (APN).

 Le rapprochement des citoyens du FLN doit être un objectif stratégique, estime encore le SG du parti, qui pense même introduire «l'adhésion électronique» au parti pour éviter aux futurs adhérents de tomber dans les clanismes qui se forment au sein des kasmas et des mouhafadhas du pays.

La corruption, Djezzy et le code de l'information

 La corruption est un fléau, une nuisance pour le développement et doit être combattue sans relâche, a fait savoir hier le secrétaire général du FLN. Ce dernier, qui mettra sur un même pied d'égalité «l'abus d'autorité» et la corruption, a cependant précisé qu'il ne faut pas tomber dans un «climat de suspicion» qui paralyserait les gens et les cadres honnêtes dans l'exercice de leur fonction, d'autant plus, a-t-il ajouté, qu'un programme quinquennal doté de 300 milliards de dollars sera bientôt lancé.

 La solution réside, poursuit Belkhadem, dans le renforcement des mécanismes de contrôle et en donnant plus de prérogatives et de champ d'action aux organismes chargés de cette lutte, même si cela doit passer par la modification de la loi. Abdelaziz Belkhadem a plaidé hier pour une «politique de prévention des malversations», en laissant toutefois la justice faire son travail pour ce qui est des gens qui sont accusés dans des affaires de corruption.

 «Il faut protéger les gens des rumeurs et des accusations gratuites et sans fondement, mais il faut aussi appliquer rigoureusement la loi contre les corrompus», a déclaré le responsable du FLN.

 Abdelaziz Belkhadem, interrogé sur les rumeurs du rachat de Djezzy, a indiqué que s'il y a reprise de l'opérateur, la priorité revient à l'Etat algérien puisque c'est lui qui a délivré la licence.

 Concernant le code de l'information, le secrétaire général du FLN a clairement fait savoir que son parti est pour sa modification. «Nous sommes pour la dépénalisation du délit de presse», a-t-il déclaré, en appelant à l'installation d'un conseil d'éthique et de déontologie composé de journalistes. «Il faut absolument sortir de cette histoire de délit de presse», a déclaré Belkhadem, qui rappelle que le FLN a fait des propositions sur le sujet depuis deux années déjà.

 A propos du passeport biométrique, le SG du FLN dira que le ministère de l'Intérieur «a été clair et les gens doivent assumer leurs responsabilités s'ils voyagent avec des passeports dont les photos ne sont pas conformes aux normes internationales». Interrogé sur le chauffeur algérien enlevé par des terroristes au Niger en compagnie d'un touriste français, Belkhadem a répondu que «l'Algérie ne paiera pas de rançon et récupérera son ressortissant».

 Enfin, concernant la proposition du FLN de criminaliser le colonialisme, Belkhadem soutiendra que la proposition suit son cours normal et tonne que le colonialisme en lui-même représente un crime contre l'humanité. D'après le secrétaire général du FLN, celui-ci compte suivre jusqu'au bout le projet qui avait fait réagir, pour rappel, nombre députés et de responsables français, issus de l'UMP notamment, le parti du président Nicolas Sarkozy. S'agissant des relations algéro-marocaines, Belkhadem dira qu'elles devraient être «excellentes», ajoutant qu'»elles ne sont cependant ni excellentes ni mauvaises».