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Cendres volcaniques !

par Ali Brahimi

Une déflagration magmatique issue d'un volcan islandais, en rémission depuis plus d'un siècle, qui s'est subitement réactivé en émettant un gigantesque nuage de cendres volcaniques formant un smog s'amassant, à plus de huit mille mètres d'altitude, et couvrant tout l'espace aérien de l'Europe occidentale.

En effet, des centaines d'avions sont restés à terre et n'ont pas pris l'envol, aux premiers jours qui ont suivi la fulmination volcanique, vers leurs destinations en Europe et, en conséquence, au moins 6 millions de voyageurs se sont donc retrouvés en attente d'un hypothétique départ vers leurs pays respectifs. Ce qui pourrait se dénouer, complètement d'ici peu. Le nuage de cendres, quand a lui, pourrait bien persister encore des semaines, mais sans constituer, pour autant, une gêne majeure pour la circulation aérienne, d'après les spécialistes en la matière. En ces quelques jours de smog tenace, les pertes ont été estimées à plus de 100 millions dollars/jour. Et ce n'est qu'un début. Une furie planétaire, d'ordre financier, en perspective pour l'aviation civile a l'échelle du continent européen et d'ailleurs. En ce qui nous concerne, déjà un chiffre est avancé : 4 millions d'Euros !      En revanche, ce qui est admirable, c'est que la panique n'a pas été observée au niveau des populations situées dans les pays européens touchés par la pénombre due à ce type de cendres volcaniques d'une ampleur extraordinaire. Cependant, il y'a eu des désagréments notamment pour les gens des affaires et les vacanciers en cette saison printanière. Ce qui n'est pas rien pour eux habitués au chronométrique des choses de la vie. Parmi ces déconvenues, le report pour 24 heures de la conférence, sur les énergies gazières, organisée à Oran, et ce, afin de permettre aux 4000 invités venus des cinq continents, pour qu'ils puissent participer tous ensemble à ce 16 é conclave des pays producteurs du Gaz Naturel Liquéfié.

 Ainsi, malgré ces malheurs d'ordre naturel, il se trouve qu'il y a des gens de chez nous qui bénissent ces calamités, les transposant donc en providence favorable camouflant, pensent-ils, les autres déboires des gouvernants du secteur, des hydrocarbures, ébranlé par des scandales financiers de haut niveau, et qui ne montreront pas de sitôt tous leurs dessous.

 En attendant, les échappatoires mystificatrices voire laudatrices, de tous ordres, vont bon train et, ce qui est certain, n y changeront absolument rien. Au contraire, elles stimuleront encore plus l'esprit critique et constructif en dépit des sournoiseries et les sous-entendus tendancieux.

 A l'image des canulars idolâtres, médiato-politico-religieux de la décennie rouge, voulant également transformer les désastres naturels en « heureuses fortunes », car ces gens-la Messieurs?-dixit la chanson de Jacques Brel-restent constamment obsédés par le mauvais œil issu, d'après eux, de la part des envieux, d'aigris, des ennemis imaginaires où, a défaut, le tout représenté ar celui du «diable» démocrate, honni pour son manque d'allégeance aveugle, menaçant le pouvoir de leur maître du moment considéré comme inattaquable, inaccessible, insoupçonnable, plein de dons du ciel, etc. Msselmin oua mketfine : Soumis et ligotés semblent être leur niveau de conduite. Terrible retour de manivelle pour les réformistes, ou de ce qui en reste, Badissiens. Repose en paix respectable Malek Bennabi, le temps vous a donné raison. Pleinement ! Pourtant, beaucoup d'entre eux avaient raisonné tout autrement que de plonger, en définitive, tête baissée dans les compromissions, gâchant à jamais leur avenir professionnel en terme de rectitude ainsi perçue, a tort, par l'opinion publique. Et que, certainement, ils se sentiraient bien dans leur peau s'ils avaient évité ce genre de naufrage intellectuel vers l'inconnu. Inutilement ! Cela dit, ces points de vue, ci-dessus formulés de notre part, ne sont pas indemnes de défauts voire de défaillances. Ainsi, l'essentiel est de se redire et non se renier. Et surtout de garder toutes ses chances pour rebondir. Le tout, sans paroles volcaniques !

LE SOMMET D'ORAN,UNE CHANCE POUR LES PAYS GAZIERS ?

Malgré tout, l'essentiel est que des actes concrets, à la hauteur d'enjeux des prochaines décennies, suivraient les décisions prises lors dudit conclave gazier, ainsi mouvementé par la force des choses, selon les objectifs recherchés malheureusement amincis au vu des réticences, de quelques membres influents dans le domaine énergétique, sur une éventuelle constitution d'un noyau de cartel défendant mieux qu'aujourd'hui la politique des prix du gaz que des pays producteurs, dont le notre, veulent les aligner sur ceux du pétrole. Une gageure ? Non, du possible !

 Une histoire des années 1980, qui avait provoqué tant de remous et coups fourrés de l'Elysée, occupé à l'époque par les socialistes mitterrandiens, via des fonctionnaires et «hauts serviteurs» de part et d'autre des deux rives.          Pourtant, aujourd'hui, le bon sens plaide pour ce genre de regroupement lié à cette stratégie haussière des prix combinés concomitamment. A ce propos, des contributions sensées, de la part de gens avertis et simples observateurs de la chose, ont largement étayé les possibilités encore favorables pour une plus-value dans ce sens. Avec, cependant, de nouvelles déterminations à mettre en œuvre studieusement. Avec, également, des risques majeurs voire «volcaniques ». Imprévisibles !

 Et au préalable, donc, des réflexions profondes sont encore indispensables, avant l'heure, et ce, afin d'éviter les?escarbilles coléreuses. En d'autres termes, il faut établir avec pertinence les voies et moyens d'une telle politique dans un contexte politico financier favorable car les réactions d'ici cinq années, la période fixée pour passer à l'application des décisions dudit conclave, seraient, rappelle-t-on imprédictibles.

 Entre-temps, de nouvelles technologies pertinentes, mise en application depuis au moins une vingtaine d'année, définies en approches d'exploitation en cours actuellement aux USA, leur ont permis de devenir les grands producteurs du gaz«schisteux» - pressuré comme une éponge-moins cher a l'image du?nucléaire; et représente déjà 20 % de la production en la matière aux USA.

 Des prévisions laissent présager qu'en 2030, ce taux va doubler et a des coûts d'extraction estimés de moitié que les méthodes actuelles. Par conséquent, avant d'exiger la hausse des prix de vente du gaz, il faudrait d'abord essayer, drastiquement, de faire diminuer les frais d'exploitation, de conditionnement, raffinage, de son transport, etc.

 En un mot : de l'Efficacité. Ainsi, le silex, utilisé par le genre humain depuis les temps immémoriaux pour faire le feu et l'utiliser au profit de ses différents besoins existentiels, n'a pas encore montré toutes ses prouesses à?l'ère du nucléaire ! Des pays font de l'excès dans la recherche scientifique pour avancer toujours plus vers le progrès, alors que d'autres font des divagations rentières, immobilistes, les ramenant toujours au point de départ : la contemplation mystificatrice de l'irréel

EXCES DES MEDIAS ET LIMITES DU REEL

Sur un autre plan d'actualité, il serait toujours utile de soulever, voire répéter, quelques fausses notes liées aux approches médiatiques conjuguées aux mesures, certes louables, d'embellissements tous azimuts dans la capitale de l'Ouest Algérien afin qu'elle puisse abriter dignement cette rencontre d'envergure. Il s'agit d'une interview télévisuelle, effectuée par L'ENTV - décidément - en date du 15 de ce mois dans le journal de 13 heures, auprès d'un jeune citoyen, de la ville d'Oran, pour donner ses impressions sur le branle-bas lié a la rénovation, des grandes allées de la cité, qui a précédé la tenue du Congrès sur le Gaz.

 En fait, le point de vue de ce jeune reflète l'ensemble, ou presque, des impressions de citoyens et même celui des autorités bien intentionnées : « Pourvu que cela continue après ledit congrès» avait-il formulé. Alors, dans le journal de 20 h : Censuré ! Par contre, l'interview d'une jeune femme, diffusée également dans le même journal de 13 h, a été rediffusée, en long et en large a 20 h, car elle avait encensé le nouveau décor de la ville qu'elle mérite à juste titre d'ailleurs pour qu'elle puisse reprendre et honorer son nom d'El Bahia. Dans le même sillage informatif, des contradictions ont été relevées, parmi tant d'autres, rien que pour cette semaine. Le Ministre du commerce annonce l'importation, à l'occasion du mois de Ramadhan, de 30 000 tonnes de viande ovine, tandis que celui de l'Agriculture cherche à exporter de l'orge, dont nous sommes excédentaires parait-il, constituant l'étalon type de l'alimentation ovine et du cheptel dans son ensemble. Que des non-sens ! Sur un autre plan colérique, le fils, du défunt martyr colonel Amirouche, avait hurlé du feu dans une des séances de l'APN retransmise en milieu de cette semaine lors de l'émission de France 24, sur l'affaire du juriste Mellouk le combattant esseulé et désenchante mais toujours combatif contre les « Moudjahiddines »? faussaires. Ainsi ce fils de Chahid s'adressait à l'intention de ses contradicteurs laudateurs, de ladite APN, nullement impressionnés par sa vindicte concernant leurs bas agissements. Ce qui à encore accentué sa colère en les termes suivants : «Mais vous n'avez pas honte ? Et vous oser encore vous mettre en face de nous ? » .

 Beaucoup d'entre eux ont, effectivement, des carapaces physionomiques éhontées et des «tempéraments» d'insolence à toute épreuve. Inébranlables devant les états d'âme de gens honnêtes. Il y a de quoi s'ils sont comme ça ! Enfin, et grâce à la bonté divine, des trombes de pluies sont tombées sous nos cieux nuageux, de ces derniers jours, provoquant, grâce à la Majesté du Seigneur des deux Mondes, une atmosphère fraîchement et franchement printanière. En un mot : sereine.

 Et El Bahia vit à l'heure du?Mercure. Sincèrement, et de tout notre cœur encore une fois, elle mérite, depuis fort longtemps, ces structures hôtelières et de conférences de haut niveau.