|
|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Quand il naîtra, nous l'appellerons Saïd
par Hamid Dahmani
Salam aleykoum ! Que la paix soit sur vous, est simple comme le petit bonjour. Le Salam
est un signe de respect et une expression sacrée chez le musulman. Que le salut
soit sur vous les amis. Que la paix vous accompagne et vous guide sous la
protection d'Allah. Sont des vœux d'escorte divine. Salam alikoum
n'use pas la langue. Pour débuter le kalam, il faut toujours dire salam. Bien parler c'est bien aller. «Bonjour à vous, frère
ghafel !) Dormez-vous ? Réveillez-vous !» Le bonheur
est dans le sourire mais pas dans le fou-rire. Ne semez pas de sottises en
public, en affirmant que nous sommes les meilleurs au monde. Parlez plus bas
car on pourrait vous entendre. «La parole dans le juste moment est un remède»
dit le proverbe. Vivre heureux comme un couillon, dans un système qui
fonctionne à la décalée ? Ou vendre son âme au diable, en tournant la veste ?»
Mon pote Ali l'enseignant m'a raconté la dernière blague sur le bac. «guellek le web et son facebook sont à la solde de l'étranger. Après les fuites
d'eaux sur la voie publique, la fuite des cerveaux, la fuite en avant, la fuite
des capitaux, c'est la fuite des sujets d'examen. Les responsables sont géniaux
ils ont trouvé la fuite. Le vendu, c'est Internet et ses accessoires qui ont
favorisé la fuite. Le pays a un palmarès peu reluisant sur le réseau des fuites
et des faux-fuyants. C'est ce qu'on appelle fuir ses responsabilités. Une
chronique un peu maboule. Parlons peu et parlons bien, «ki
zid n'soumouh Saïd» (quand
il naîtra nous l'appellerons Saïd). Les courtiers d'ici disent aussi que ;
celui qui a offert un prix n'a pas pris. Donc il ne faut pas se gêner «saoum» (marchande) et fait fuir l'acheteur potentiel. Passe
et repasse, il n'y a que les véritables amis qui ne changent pas et qui restent
à leur place. Bonjour à la tristesse et trêve de balivernes et passons aux
choses sérieuses. La mentalité dans la cité a une
odeur de moisi et ça sent le renfermé. Le chemin n'est pas droit et il n'est
pas pavoisé comme dans une allée. C'est normal, il paraît que la terre n'est
pas ronde, dans le pays. Il est temps de changer le fusil d'épaule. L'avenir
n'est pas dans le passé et les histoires marrantes d'hier. Il est temps pour
les maladroits de passer la main aux plus adroits. «Ferme ta gueule et pas de
gros mots sinon, ça va tomber !» Il ne faut pas parler la bouche pleine
d'absurdités. Nos chefs préfèrent les fermetures éclairs au détriment des
ouvertures plus claires. La boutique aux aléas du temps, chez autant en emporte
le vent est fâchée avec l'O.M.C, et ne veut pas harmoniser son économie avec le
reste du monde. On ferme les yeux sur la corruption et les dépassements. On
ferme les portes au savoir et à la technologie. On ouvre les guillemets sur nos
futurs déboires et on ferme les guillemets sur le grand gâchis. On ferme les
usines et on ouvre les espaces pour l'informel. On ferme les cinémas et les
médias et on ne ferme pas la bouche des escrocs. On ne fouille pas chez les
parvenus, les milliardaires et les corrompus de la dernière pluie. Gouverner au
pif, c'est comme gérer un salon de coiffure ou les apprentis «Yet aalemou el h'ssana fi ras litema» (font leur
apprentissage de coiffeur sur la tête des orphelins). C'est l'heure de la
fermeture générale. On baisse le rideau et les paupières.
| |
|