Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, n'a pas fini de tirer la sonnette d'alarme à
propos de la menace liée au changement climatique, dont les indicateurs ont
atteint des niveaux record en 2023, entraînant la planète «au bord du gouffre»,
a-t-il averti mardi à l'occasion de la présentation
du rapport de l'Organisation météorologique mondiale, sans arriver à convaincre
l'auditoire des nations à propos d'un avenir commun qu'on ne peut préserver
qu'à la seule condition de s'y mettre tous ensemble. Il est encore temps de «lancer une bouée de sauvetage»,
selon M. Guterres, et ce, malgré le fait que «la
pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans
précédent». Mais qui lancera cette bouée de sauvetage ? Le changement climatique
ne semble pour le moment peser que sur les pays pauvres, et tant que les
nations développées, qui sont à l'origine de la pollution de l'environnement de
la planète, ne réagissent pas à ces appels, la bombe climatique risque de
mettre fin à la vie sur terre. On n'aura plus le temps à faire les guerres, ni
à penser à l'inflation ou d'autres soucis économiques, qui empêchent les
puissances d'accorder leur attention au changement climatique. Il y a une
«probabilité élevée» que 2024 soit l'année la plus chaude de l'histoire, ont
indiqué les Nations unies. «Nous ne pouvons pas le dire avec certitude» mais
«je dirais qu'il y a une probabilité élevée que 2024 batte à nouveau le record
de 2023", a déclaré Omar Baddour, de
l'Organisation météorologique mondiale (OMM), lors de la présentation du
dernier rapport annuel sur le climat. Pour donner un exemple concret, on
rappelle que la vague de chaleur qui touche l'Amérique latine depuis le début
de l'année a fait grimper la température ressentie à un niveau record de 62,3
°C degrés Celsius à Rio de Janeiro au Brésil le week-end dernier, alors que la
pluie menace dans le sud du pays. Plus grave encore, «les changements
climatiques ne se limitent pas seulement aux températures. Ce dont nous avons
été témoins en 2023, en particulier le réchauffement sans précédent des océans,
le recul des glaciers et la perte de banquise en Antarctique, suscite la plus
grande inquiétude», a déclaré la secrétaire générale de l'Organisation
météorologique mondiale, Celeste Saulo,
toujours dans le sillage de la publication du rapport annuel sur le climat. Le
réchauffement climatique entraîne la sécheresse, les inondations, la
dégradation des terres, le déséquilibre de la biodiversité, la pauvreté et la
faim, mais tant que cela se passe ailleurs, touchant des régions à milles lieux du confort des pays aisés, les alertes de
l'ONU n'ont aucune chance de trouver un écho favorable. Pas tant que la menace
ne frappe pas directement aux portes des pays pollueurs eux-mêmes, en
l'occurrence les puissantes économies mondiales. Il y a une petite avancée à
noter dans ce domaine, à savoir le recours de plus en plus marqué aux énergies
renouvelables ou propres, crise énergétique oblige, et non par souci de parer
au changement climatique.