Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Macadam ensanglanté

par El-Houari Dilmi

Une moyenne de sept morts par jour sur nos routes durant le mois sacré et personne ne semble en mesure de stopper l'hémorragie. Pour la seule ville d'Alger, plus de 26.000 infractions au code de la route ont été enregistrées au cours du mois de février écoulé. Des drames routiers aux quatre coins du pays, cela est vécu comme une fatalité, surtout qu'aucune solution n'a encore été trouvée pour sauver des vies humaines. Les nombreuses victimes en ce mois de Ramadhan mettent encore une fois le doigt sur la plaie.

Les pouvoirs publics ont usé et abusé de tous les moyens pour tenter de freiner l'hémorragie. Rien n'y fait, l'Algérie continue à se classer dans le peloton de tête des routes les plus meurtrières au monde. Et ce qui complique la donne et retarde une solution viable à ce problème de santé publique, au vu du nombre de morts et de blessés dénombrés chaque année, le comportement de certains conducteurs totalement inconscients comme s'ils roulaient avec un permis à tuer. Même si des conducteurs imprudents sont verbalisés, la courbe ascendante des drames routiers ne veut pas s'inverser.

La force donnée à la loi, si elle est à saluer, ne peut en elle-même suffire à réprimer un comportement sur nos routes qui relève carrément de la psychiatrie. Faute d'un développement réel des transports publics, aucune solution viable n'a encore été trouvée pour stopper le massacre qui a pour théâtre grandeur nature le macadam ensanglanté. Même frapper à la poche avec de fortes amendes pour dissuader les chauffards ou obliger les conducteurs à repasser leur permis en cas d'épuisement du crédit points, ne semble pas faire peur aux fous du volant.

Imposer un examen psychologique ou psychotechnique aux candidats au document rose ou à ceux qui veulent être réintégrés dans leur droit de conduire, peut-il être la solution quand on sait que la mortalité par accident de la route en Algérie est en moyenne de 30 décès pour 100.000 habitants. La sécurité routière doit constituer un enjeu majeur pour tous, au vu du coût de ces sinistres sur l'économie algérienne.