Rien ne
semble arrêter la spirale vertigineuse de la hausse générale des prix, qui n'épargne
que quelques produits subventionnés. C'est la préoccupation majeure des
algériens à la veille de cette rentrée sociale, où les prix à la consommation,
alimentaires et autres, comme pour défier les autorités et renforcer la
pression sur les ménages, ont carrément pris une courbe exponentielle.
Certainement que ce phénomène à ses explications. Des explications pas
forcément liées aux seuls agissements des spéculateurs et des monopolisateurs.
Cela pourrait se comprendre en temps de déséquilibre entre la demande et
l'offre, dans des occasions particulières durant l'année, mais pas quand les
prix s'affolent sans aucune raison apparente. A la fin du mois d'août et le
début du mois de septembre, rien ne pouvait prévenir la hausse des prix à
laquelle se trouve confronté le citoyen. La demande est à son plus bas niveau
et l'offre est abondante, mais les prix ont fortement augmenté dans les marchés
des fruits et légumes, pour l'exemple. Les commerçants, eux-mêmes, sont
désabusés par cette situation, avouant qu'il y a une mévente terrible qui
touche toutes les marchandises, mais les prix tiennent encore tête, et ne
s'arrêtent pas de grimper toujours plus haut. C'est le fruit de l'inflation
galopante. Quand s'arrêtera-t-on, alors, de coller à tout bout de champ les
causes de cette hausse des prix aux spéculateurs et aux monopolisateurs ? Sans
diagnostic sérieux, le mal persistera et ira en s'aggravant. Et, ces « fusibles
» qu'on chercherait à faire sauter ne contribueraient d'aucune manière à une
accalmie des prix dans les marchés. La récente réunion, regroupant le
Secrétaire général (SG) de l'Union général des commerçants et artisans
algériens (UGCAA), M. Benchahra et le SG de l'Union
général des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui,
visant à palier à cette inquiétante hausse des prix,
risquerait de n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. La mise en place dans le
futur d'une stratégie et d'un plan d'action commun pour assurer «la
coordination, la coopération et la concertation entre les paysans et les
commerçants afin de maintenir la stabilité des prix des produits dits de large
consommation», avec la nécessaire «implication des partenaires et des
professionnels, en coordination avec le gouvernement, pour pouvoir contrecarrer
toute forme de spéculation, tel que mentionné par le communiqué sanctionnant
cette réunion, pourrait-elle vraiment casser les prix ? Et puis, dans cet ordre
logique, comment réduire les prix dans les services et hors du secteur de
l'agriculture, comme les pièces de rechanges auto, par exemple ? L'accès direct
des paysans aux marchés de gros, pour vendre directement aux commerçants
détaillants, pourrait éliminer une marge naguère récolté par les
intermédiaires, mais cela ne règlerait pas le problème de l'inflation, qui a
ses causes profondes enracinées dans le mal économique et la perte de la valeur
du dinar. Même la hausse des salaires, qui pourrait, sans contrepartie
productive, avoir des effets dopant pour l'inflation, ne règlerait pas le
problème de la hausse des prix, qui influe directement sur le pouvoir d'achat
du citoyen.
Faux-semblant
de solution, comme celle qui appelle au boycott d'un produit, dont le prix a
pris les airs, pour le faire redescendre à un niveau acceptable pour les
ménages. En vérité, seule une économie forte, qui équivaudrait à un dinar fort,
pourrait remédier à la hausse des prix et à la chute du pouvoir d'achat.