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UN LABORATOIRE NOMMÉ ÉCOLE

par Abdou BENABBOU

En ce début de semaine, de nouvelles clarifications relatives à l'examen de la classe de cinquième scolaire ont été apportées par le ministre de l'Education. Supprimé puis remis au jour, l'examen de passage au palier de l'enseignement secondaire est officiellement obligatoire. On indique qu'il fallait corriger le tir pour mieux évaluer le niveau des connaissances et des savoirs des élèves pour leur permettre d'accéder au cycle supérieur. Les matières ont été réduites pour ne retenir que celles essentielles.

Ainsi opéré, l'aménagement semble n'avoir touché cependant que la forme d'un enseignement scolaire sans aller à une profonde réforme de l'école en tous points de vue exigée et hautement recommandée.

La majorité des parents d'élèves sont entrés dans la danse coûteuse des cours particuliers payants et une grande partie d'entre eux s'y soumettent jusqu'à ce que la soumission se fasse au détriment de leur alimentation ou à leurs factures d'électricité. De visu, une réelle école parallèle privée s'est érigée et n'est plus l'appendice secondaire d'appui forfaitaire pour les enfants pour être en passe d'institutionnalisation. Le phénomène, s'élargissant de plus en plus, indique que l'école pose un problème de fond que les corrections engagées en surface ne peuvent pas résoudre. Si les parents se voient dans l'obligation de payer des cours supplémentaires pour leurs enfants, c'est qu'une discordance d'une nudité évidente existe entre une école publique et tous ceux qui participent à sa marche et à son évolution.

Est-ce les enseignants et leurs fins de mois difficiles qui sont en cause ? Le programme scolaire lourdement chargé ? Une infertilité mentale qui touche les générations montantes ou les aléas divers et implicites qui perturbent la société ? Sans doute, tous ces impondérables cousus pour que s'impose une véritable révolution au bénéfice de l'école pour qu'elle s'inscrive avec efficacité face aux défis pluriels du monde d'aujourd'hui et qu'elle devienne un laboratoire du savoir et de la compétence utiles pour le pays.