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«Forcés» de
faire admettre leur droit à la retraite, les professeurs d'université ruent
dans les brancards. Au-delà du bien-fondé ou non d'une telle décision, la
retraite après l'âge de 70 ans, y compris les «puissants»
hospitalo-universitaires, doit-elle être imposée par
la force de la loi ? La décision a suscité beaucoup de remous au sein de la
corporation des professeurs et enseignants de rang magistral, au point que la
tutelle, tout en précisant que la mesure a été prise «vu le nombre croissant de
jeunes titulaires de doctorat en Algérie», s'est vue contrainte de recadrer les
choses en invitant les «chercheurs émérites» à revenir travailler en tant que
contractuels. «Chercheur émérite» ? Combien existent-ils en Algérie ? Combien
sont connus et reconnus au niveau international, quelles sont leurs
publications dans les revues scientifiques internationales appréciées ?
Ressemblant à une «demi-mesure», cela démontre, si besoin est, le formidable potentiel de lobbying qu'exerce la corporation des professeurs d'université dont certains, voire beaucoup, refusent d'aller se reposer après l'âge de 70 ans. Supposée être un véritable temple du savoir, les questions scientifiques et pédagogiques, le rendement réel des enseignants universitaires, restent toujours évacuées au sein de l'université algérienne gérée comme n'importe quelle administration. Avec un cadre législatif et réglementaire peu clair entourant les statuts et régimes indemnitaires des enseignants et chercheurs, la gestion des carrières des enseignants universitaires, à l'instar de tous les cadres supérieurs de l'Etat, répond-elle à des critères objectifs reposant sur le seul critère du mérite ? Constat cinglant, l'université algérienne est toujours à la traîne en matière d'innovation, malgré les importants moyens consentis par l'Etat. Et c'est justement cette sous-performance de tout le système d'enseignement supérieur et de la recherche scientifique qu'il s'agit de revoir de fond en comble. Le développement du pays, le vrai, passe par là. |