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Couche d'ozone et couche de la famine

par Abdou BENABBOU

La discordance des nouvelles qui parviennent des quatre coins du monde est manifeste. Des positives et des négatives s'entremêlent pour livrer un lot de faits et d'événements planétaires pour que la réalité bouscule le virtuel. Au moment où une centaine de chefs d'Etat se gargarise de la nécessité de préserver la planète, le gouvernement chinois appelle ses ressortissants à stocker la nourriture et des centaines de civils innocents, femmes et enfants sont assassinés en plein jour, un peu partout au cœur du continent africain. Les recommandations de la COP26 pourraient paraître comme un gag quand les problèmes de l'environnement se restreignent dans le chapitre du réchauffement climatique et les histoires d'effet de serre sans que l'homme ne soit au centre des préoccupations.

Essayez de sensibiliser le Burkinabé, le Centrafricain ou le Camerounais sur le besoin de sauver la nature quand eux-mêmes ne sont préoccupés que par le sauvetage de leur vie. Ils vous riront au nez. Leurs réponses seront désopilantes car un énorme fossé sépare leurs priorités et celles des Etats forts. Quelques pays riches ne sont pas en reste. Plusieurs d'entre eux considèrent qu'ils se tireront une balle dans le pied s'ils se conformaient à réduire leur CO2.

Evidemment, il doit être question de sous-développement, de crises et de guerres soutenues, de peuples coincés dans des décrépitudes dramatiques et intolérables. Evidemment des Etats nantis tentent de faire preuve d'une générosité teintée de mésalliance, mais le sujet de l'environnement est si vaste et sa prise en charge n'a aucun sens si on se limite seulement à garder uniquement les yeux sur la couche d'ozone. La couche de la famine et de la misère, celle des exodes et des suicides des populations programmés devraient représenter les réels soucis de l'environnement. Sans y prêter une grande attention pour en venir à bout, les différentes conférences au sommet où chacun vient avec des suspicions et des arrière-pensées seront à l'évidence inopérantes.