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![]() ![]() ![]() Le 18ème Sommet se tiendra à Djerba: La langue française perd du terrain
par Ghania Oukazi ![]() Prévu en 2019
mais reporté «en raison de la crise sanitaire de la COVID-10», le 18ème Sommet
de la francophonie se tiendra les 19 et 20 novembre prochain en Tunisie dont
l'appartenance au Continent africain laisse constater que la langue française
perd du terrain.
Pays voisin et proche de la Tunisie, l'Algérie a en effet, décidé pour cette année scolaire, d'introduire la langue anglaise dès le cycle primaire. Décision qui fait incontestablement reculer la langue française. L'objectif des décideurs algériens est d'accorder à la langue anglaise une place de choix dans les différents cycles de l'enseignement primaire, secondaire et universitaire et à long terme, en faire un outil de communication même dans l'administration. Il faut rappeler que le Français a toujours été sujet à de profonds clivages au sein des intellectuels algériens qui « s'affrontent» en bloc arabophone contre celui francophone. Aujourd'hui, les décideurs politiques ont tenu à ouvrir les portes de l'école publique à la langue anglaise, « parce que c'est la langue du savoir, de la connaissance et de la recherche», soutiennent les adeptes de la décision en question. D'autres pays africains revoient, au fur et à mesure, leur copie « en français» en décidant de la réduire pour en céder de grandes dimensions à la langue anglaise mais aussi à des «langues» locales, en vue de confiner le français dans son cadre historique de « butin de guerre » et non de langue officielle comme il l'a été depuis de longues années. Ce qui ne semble pas décourager l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) qui a avancé en 2017 que «l'Afrique devrait regrouper plus de 85% de francophones d'ici 2050». Bourguiba, «l'un des 4 pères fondateurs de la francophonie» Les espoirs de l'Organisation ont augmenté depuis que la Tunisie a été choisie pour abriter le 18ème Sommet de la francophonie. Avec plus de 54% de francophones, la Tunisie est le premier pays nord-africain à abriter la francophonie le temps d'un sommet. Il est nécessaire de rappeler que son président Habib Bourguiba, figure parmi « les pères fondateurs de la francophonie institutionnelle» aux côtés de ses homologues, Léopold Sédar Senghor, président du Sénégal, dans les années 60, Hamani Diori du Niger et le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge. Prévu tous les deux ans, le Sommet ne s'est pas tenu en 2021 « officiellement» pour des raisons de crise sanitaire de la Covid-19. Et c'est à l'issue de sa réunion du 28 octobre 2021, que la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) a décidé de son report mais en précisant cependant, à ce sujet, que la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie(OIF) « partage pleinement ses préoccupations (de ses membres ndlr) en termes de prévisibilité et de prédictibilité nécessaires pour le bon fonctionnement des instances de la francophonie et la mise en œuvre des missions de l'Organisation». C'est dans l'île de Djerba qu'aura lieu cette 18ème session du Sommet de l'OIF pour lequel les préparatifs vont bon train. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l'étranger, Othman Jerandi, a, en effet, procédé dimanche dernier, à l'inauguration du village de la francophonie aux côtés de la SG de la francophonie, la rwandaise Louise Mushukiwabo qui a vécu près d'une vingtaine d'années aux Etats-Unis. Un village dédié «à 194 manifestations et 27 pavillons d'Etats membres de l'OIF», rapportent des médias tunisiens en soulignant l'organisation de «17 ateliers de dégustation culinaire, une exposition sur l'art de la calligraphie, des projections de films, 37 workshops et un cycle de conférences portant sur différents thèmes, 43 spectacles artistiques et musicaux des différents Etats participant au Sommet, 11 spectacles virtuels dans l'espace «expositions immersives» et 21 programmes diffusés sur une plateforme de vidéos en ligne pour retracer les différentes civilisations francophones». Un «Forum économique francophone» à Djerba Un Sommet qualifié d'« historique parce qu'il coïncide avec la célébration du cinquantième anniversaire de la création, le 20 mars 1970, de l'Agence de Coopération Culturelle et Technique, qui a donné naissance à l'Organisation internationale de la francophonie». Organisé sous le thème : «La connectivité dans la diversité : Le numérique, vecteur de développement et de solidarité dans l'espace francophone», le Sommet se veut, selon ses organisateurs, une ouverture sur l'économie et le partenariat «francophone» notamment en Afrique. D'ailleurs, Djerba abritera les 20 et 21 novembre, «le Forum économique francophone» où il sera question d'aborder la crise économique mondiale, à l'heure de la guerre en Ukraine et les conséquences de la pandémie de la Covid-19 pour marquer «un nouveau départ pour le développement économique des régions francophones avec une approche de coopération moderne ». Mais avant le 18 novembre, aura lieu la 40ème session de la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) qui mettra en principe au point, le programme du Sommet de l'OIF, la liste de ses participants et les résolutions devant être retenues. L'Organisation internationale de la francophonie regroupe 88 Etats et gouvernements, dont 54 membres le sont à part entière, 7 membres associés et 27 le sont à titre d'observateurs. L'Algérie assistera au Sommet de la francophonie de Djerba «à titre d'observateur», nous est-il précisé. |